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My Fair Lady
Analyse

Henry Higgins (Rex Harrison) : 5

Le professeur Higgins ne s’intéresse qu’à son sujet de recherche : la phonétique. Il hante les rues de Londres pour noter les divers accents qui lui permettent de retrouver l’origine géographique, voire l’histoire, d’une personne rien qu’en l’écoutant parler. Pour ce faire, il a inventé un alphabet phonétique qui fait sa fierté et qu’il montre volontiers sans que cela remette en cause la passion de son type, l’avarice : "Oh ! En v’là un gribouillage ! Personne peut lire c’la.", constate, stupéfaite, Eliza.

Leur façon de prononcer, c’est la seule chose qui peut l’intéresser chez les autres. Quand Eliza vient le voir pour prendre des leçons, dos tourné, il la reconnaît à son accent. Sans lui accorder un coup d’œil, ni même s’enquérir du motif de sa visite, il la considère comme inutile puisqu’il a déjà noté les caractéristiques du "jargon de Lisson Grove" et il la chasse : "Disparaissez, je n’ai plus besoin de vous."

En faire une lady uniquement en changeant sa manière de parler est une chose qu’il considère possible, mais c’est Pickering qui le convainc vraiment de se mettre à la tâche en jouant à la fois sur sa fierté intellectuelle et sur l’avarice :

  Pickering : Si vous réussissez, je vous déclare le plus grand des professeurs, mais je suis prêt à parier tous les frais de cette expérience que vous échouerez. Je suis même prêt à payer les leçons.
  Eliza : Ah ! Ça, c’est chouette ! Merci, M’sieur.
  Higgins : Cela devient tentant. Irrésistible même.

En bon 5, Higgins comprend peut-être le monde, mais pas les gens et surtout les femmes : "Pickering, vous ne trouvez pas que la femme est un drôle d’animal ?" Bien sûr, la chose principale qu’il peut leur reprocher est de ne pas utiliser le centre mental aussi bien que lui : "Oui, les femmes sont illogiques, injustes et insolentes. De véritables guenons malfaisantes."

Les femmes ont en plus l’inconvénient de menacer sa liberté de vivre et réfléchir en paix : "Après tout Pickering, je suis un homme normal. Je ne désire qu’une seule chose, rester indépendant." Et comme si cela ne suffisait pas, une femme achète "des choses hideuses, mais la note sera pour vous." Revoilà l’avarice… Pour désirer vivre avec une femme, il faut donc forcément être "un pourceau sentimental à la lippe baveuse", de plus mentalement déficient : "Les hommes ont la manie du mariage, pauvres imbéciles."

À partir de là, il se comporte avec les gens comme s’ils "étai[en]t de la crotte". Ajoutons à sa décharge qu’il ne fait pas de différence selon le rang social ; il traite "les duchesses comme des fleuristes" et ironise sur leur prétendue classe : il apprendra à Eliza à "parler avec élégance, comme une duchesse ou une femme de chambre". Bien évidemment, Eliza est la cible principale de son mépris pour l’humanité :

  • "Pickering, nous invitons cet épouvantail à s’asseoir ou bien nous le balançons par la fenêtre ?"
  • "Elle est si délicieusement vulgaire, si affreusement sale. […] J’accepte de faire une duchesse de cette raclure de macadam."

Pire, il donne l’impression de ne pas vraiment considérer les gens comme des êtres humains, mais plutôt comme des objets inanimés, ne ressentant pas plus d’émotions que lui. Mrs Pearce le lui reproche par deux fois, lors de l’accueil d’Eliza au début du film :

  Higgins : À la moindre des difficultés, le fouet !
  Eliza : [Cri strident.] Je vais appeler la police.
  Mrs Pearce : Mais, Monsieur, où voulez-vous que je mette cette fille ?
  Higgins : À la poubelle, Mrs Pearce.
  Eliza : [Cri strident.]
  Pickering : Cette fois, Higgins, vous passez la mesure.
  Mrs Pearce : Oui, Monsieur Pickering a bien raison. Vous passez la mesure. On n’a pas le droit de piétiner le monde de cette façon.
  Higgins : [Abasourdi.] Quoi ? Je piétine le monde ? Moi ? Ma chère Mrs Pearce, mon cher Pickering, je n’avais aucune intention de piétiner qui que ce fut. J’ai émis l’idée que nous pourrions rendre service à cette malheureuse. Si je l’ai exprimé de façon ambiguë, c’est pour éviter de froisser ses délicates oreilles… et les vôtres, Mrs Pearce.
  Mrs Pearce : Peut-être, mais vous n’allez quand même pas vous l’approprier comme un parapluie oublié sur un banc.
  Higgins : Pourquoi pas ?

Puis après sa fuite à la fin :

  Mrs Pearce : Monsieur, vous ne pouvez tout de même pas la réclamer à la police comme un trousseau de clé ou une ombrelle.
  Higgins : Pourquoi pas ? Je veux la retrouver. Elle m’appartient. Je l’ai payé 5 £ à son père.

Cette répression du centre émotionnel l’amène à ne considérer que ses propres objectifs : "Vous n’avez pas plus de cœur qu’un caillou. Vous, encore vous, rien que vous et toujours vous.", lui dit Eliza. 5 μ, Higgins se désintègre en 8. Il fait travailler Eliza sans pitié et sans relâche, indifférent à ses souffrances, à son épuisement et à sa santé. Lors d’une séance de travail, il lui met six billes d’agate dans la bouche pour lui apprendre à articuler. Elle avale par mégarde une des billes : "Aucune importance, j’en ai plein la boîte."

Une fois l’objectif atteint et la "corvée finie", Higgins se désintéresse d’Eliza :

  Eliza : Qu’est-ce que je vais devenir ?
  Higgins : Comment diable puis-je savoir ce que vous allez devenir et qu’est-ce que vous pensez que ça me fasse ?

Il se justifie d’ailleurs en utilisant le mécanisme de défense du 8, le déni :

  Eliza : J’accepterai même un œil au beurre noir. J’ai déjà connu cela. Mais pas qu’on m’ignore ou qu’on m’éclabousse.
  Higgins : Alors, ne vous mettez pas en travers de ma route. Vous me parlez comme si j’étais un omnibus.
  Eliza : Mais c’est que vous êtes un omnibus. Vous foncez droit devant vous sans vous inquiéter de personne.

Bien sûr, Higgins utilise aussi en permanence le mécanisme de défense du 5, l’isolation. Sa maison et sa bibliothèque sont un refuge permanent contre le monde. Quand Freddie Eynsford-Hill, l’amoureux d’Eliza, l’interpelle sur le trottoir devant chez lui, Higgins rentre précipitamment chez lui en faisant semblant de ne l’avoir ni vu, ni entendu. Il refuse autant que possible toute occasion de sortir :

  Mrs Pearce : Le courrier, Monsieur.
  Higgins : Payez les factures et refusez les invitations.

Higgins valorise le contrôle émotionnel : "Vous êtes parvenu à me mettre en colère, ce qui ne m’était encore jamais arrivé." Quand il se met en rage après Eliza, c’est parce qu’il pense avoir gaspillé avec elle ses connaissances, ce qui est une chose horrible pour un 5 : "Je me fous de Mrs Pearce, je me fous du café et je me fous de vous. Quant à moi, je suis un foutu imbécile d’avoir prodigué les richesses d’un savoir exceptionnel, les trésors de ma cervelle, de mon cœur à une petite garce comme vous."

Pire, Eliza envisage d’aller communiquer ce qu’elle a appris à Zoltan Karpathy, le linguiste hongrois qu’il méprise. Cela provoque une nouvelle désintégration : "Quoi ? Cet imposteur ! Ce jean-foutre ! Ce parangon de stupidité ! Trahir mes méthodes, mes découvertes ! Faites un pas pour le rejoindre et je vous tords le cou !"

Identification avancée : Higgins est un 5 μ à aile 6 de sous-type conservation ("Château fort").

Eliza Doolittle (Audrey Hepburn) : 6

Eliza rêve d’une vie simple, confortable et ordinaire :

Tout ce que j’veux c’est une chambre à moi
Bien fermée pour que j’ai pas froid
Et un énorme fauteuil.
Ah oui ! Ce serait merveilleux.
J’irais plus geler mes pauvres doigts.
L’hiver, j’le passerais chez moi,
Mes joues, mes mains, mes pieds,
Au feu. Ce serait merveilleux.
Dans mon joli fauteuil,
J’bougerai plus jusqu’aux beaux jours
Et je pourrai rêver d’amour.
Comm’il ferait bon rêver
D’un ami couché à mes genoux
Qui m’dirait d’une voix douce comme tout
Vous êtes toute ma vie.
Ah Oui ! Ce serait merveilleux.

"Moi je gagne ma vie honnêtement." dit-elle à Higgins dès leur rencontre au marché de Covent Garden. Ce souci de s’affirmer "honnête", elle le manifeste au moins trois fois au cours du film.

Eliza manifeste la fixation du 6. Elle est soupçonneuse, par exemple quand elle apprend que Higgins note ce qu’elle dit au marché : "Qu’est-ce qu’y a sur votre calepin ? Pourquoi c’est qu’vous écrivez tout ce que je dis, hein ? Montrez voir un peu ce qu’y a d’ssus." Elle l’est quand Higgins, pour la retenir, lui offre des chocolats :

  Eliza : Vous n’avez pas plus de cœur qu’un caillou. Vous, encore vous, rien que vous et toujours vous. Oh ! Cette fois j’en ai ma claque et je me barre. C’est pas pour dire, mais vous êtes un pas grand-chose.
  Higgins : Si vous preniez un chocolat, Eliza ?
  Eliza : [Silence gourmand] Qu’est-ce qui me prouve que c’est pas une attrape ? On m’a parlé de filles qu’ont été droguées par des bonshommes comme vous.
  Higgins : Bravo ! La confiance règne. Tenez, j’en mange la moitié et vous l’autre. [Eliza déguste, extasiée.] Vous en aurez des kilos et même des tonnes si vous restez. Vous pourrez vous en gaver.

Eliza doute aussi d’elle-même : "Qui qui voudrait de moi ?", dit-elle quand Mrs Pearce demande si elle est mariée. Elle est intimidée par la chambre dans laquelle la même Mrs Pearce l’installe : "J’arriverai jamais à dormir là-dedans. C’est trop beau pour une fille comme moi. J’aurai trop peur d’abîmer quelque chose."

Eliza a aussi très souvent peur, la passion du 6. Cela se voit sur son visage de nombreuses fois au marché, à chaque fois que Higgins lui parle durement ou quand il la surprend à chanter "Henry Higgins, je t’en ferai voir !" Quand à la fin du film, elle rend sa bague à Higgins et que celui-ci la reprend brusquement pour la jeter par terre, Eliza craint d’être frappée et hurle : "Ne me touchez pas."

Eliza est soucieuse des règles et du protocole : "D’abord si vous êtes un gentleman, pourquoi que vous m’avez pas encore dit d’m’asseoir ? Dans le commerce, la clientèle, faut la respecter." À la fin, quand Higgins essaye de la retenir par la méthode habituelle de l’offre d’un chocolat, elle crie "Nooon !", mais prend bien soin d’ajouter "Merci".

Enfin Eliza veut comprendre, par exemple les raisons qui poussent Higgins à l’écouter derrière la colonne du marché de Covent Garden : "C’est à cause que j’l’ai appelé mon prince ?" Peu importe, si l’explication ne fait aucun sens…

Identification avancée : Eliza est une 6 μ de sous-type sexuel ("Force-Beauté").

Alfred Doolittle (Stanley Holloway) : 7

Alfred Doolittle, le père d’Eliza, ne pense qu’à faire la fête et ne comprends pas que ses amis puissent ne plus avoir le goût à la rigolade à cinq heures du matin. Lui est prêt à continuer, si sa chère fille dont il ne s’est jamais occupé lui donne quelques sous :

  Alfred : C’est régul qu’elle s’habitue à aider celui qui lui a tout donné.
  Pote : Quoi qu’t’as donné ? Fais pas marrer.
  Alfred : Quoi ? Tout. Et même encore plus. J’lui ai fait cadeau d’une chose que personne pourra lui donner une deuxième fois : la vie. J’lui ai donné la chance d’être sur cette planète. J’y ai donné la terre, le soleil, la lune, les étoiles, le soleil qui brille et la lune qui fait rêver, Hyde Park et ses nuits de printemps où qu’il fait si bon troller pendant les nuits d’été, Londres où elle peut se balader tant que ça lui plaît en vendant des fleurs au beau monde. Oui ! J’y ai donné tout ça. Et puis j’ai disparu pour qu’elle puisse en profiter à son aise. Alors si elle me refusait un peu de monnaie ici et là, j’y chatouillerais les fesses avec le bout de mon ceinturon.
  Pote : Pour l’éducation t’es champion. N’empêche que si tu veux qu’Eliza te lâche des sous, tu ferais mieux de lui chanter une autre romance.
  Alfred : T’inquiète pas. J’sais y faire.

Vivre des dons de sa fille ou de l’argent que lui donnent des amis permet à Alfred de profiter de la vie sans travailler et de rester libre :

  Alfred : Au boulot ? C’est un mot qui m’fatigue rien que de l’entendre prononcer. Regarde de quoi ces pauvres bougres ils sont l’air. Je connais la musique, j’y ai tâté une fois histoire de m’rencarder. Ça vaut pas le coup, une vraie vie de forçat. Très peu pour moi. Je tiens à ma liberté.
  Pote : Comment tu la gagnes ta liberté ?
  Alfred : Je vais te dire mon secret : la foi, l’espérance et aussi un petit coup de veine.

Cette croyance en sa chance est typiquement 7 et fait l’objet d’un hymne hilarant :

Le Seigneur lui-même a fait le bonhomme robuste
Pour que chaque jour il en mette un bon coup.
Le Seigneur lui-même a fait le bonhomme robuste,
Mais avec just’un brin de veine, oui avec un brin de culot,
C’est pas lui qui s’tapera le boulot.
Oui avec un brin, oui avec un brin,
Oui avec un brin de chance, il s’ra de repos.
Le Seigneur lui-même pousse le bonhomme à boire
Pour voir comment qu’il résiste au péché.
Le Seigneur lui-même pousse le bonhomme à boire,
Mais avec just’un brin de chance, oui avec un brin de culot,
Tu siffles les bouteilles au goulot.
Oui avec un brin, oui avec un brin,
Oui avec un brin de veine, oui au goulot.
La route du devoir est longue et dure,
Mais avec un peu de chance on roulera en voiture.
Le seigneur a fait la femme pour qu’on l’épouse,
Ou bien alors il faut pas qu’on y touche.
Le Seigneur a fait la femme pour qu’on l’épouse,
Oui mais avec just’un brin de chance, avec un brin de culot,
Pas besoin de l’épouser pour aller au dodo.
Oui avec un brin, oui avec un brin,
Oui avec un brin de culot, on fera dodo.
[…]
Un père, il doit trouver le pain pour ses gosses.
Le père il se doit de faire vivre ses loupiots.
Seulement pour ça, il faudra bien qu’il bosse.
Oui mais avec just’un brin de chance, avec un brin de culot,
Les loupiots c’est eux qui f’ront le boulot.
Oui avec un brin, oui avec un brin,
Oui avec un brin de culot à nous le gâteau.

Dès qu’il apprend qu’Eliza est chez le professeur Higgins, il devine qu’il y a quelque argent à prendre : "Bonjour patron. C’est d’une affaire pas marrante que j’suis venu vous parler, patron." On remarquera aussi ce besoin typiquement 7 de signaler quand il est sérieux.

Certes, ce n’est pas une attitude très noble, mais la morale, c’est "au-dessus de ses moyens". Pour convaincre Higgins de lui donner 5 £, il met en œuvre la rationalisation, mécanisme de défense du type, pour en justifier la passion d’intempérance : "Qu’est-ce que je suis moi ? Un pauvre et pour comble de poisse un pauvre pas méritant. Je vous jure qu’c’est pas marrant. Ça veut dire que la morale bourgeoise, elle me fout toujours des bâtons dans les roues. […] J’ai faim tout autant que les veuves méritantes, et encore plus soif. […] Je prétends pas que je suis un méritant. Non un déméritant plutôt. Et même que je compte bien le rester toute ma vie. C’est ma nature et j’y peux rien. Mais vous allez tout de même pas tirer avantage de ma nature."

Alfred n’a pas besoin de lire Le savetier et le financier pour savoir que l’argent ne fait pas le bonheur : "La fortune, ça rend prudent, avare et hop, fini le bonheur." Aussi refuse-t-il quand Higgins veut lui donner plus qu’il n’avait demandé. Hélas, celui-ci le recommande à Wallingford, un milliardaire américain philanthrope fondateur de "La ligue de redressement moral" et le présente comme "le moraliste le plus original d’Angleterre". Cela vaut à Alfred un héritage qu’il ne sait refuser : "Me v’là un forçat de l’altruisme, un martyr de la moralité. C’est là qu’est la tragédie du pauv’ riche. Refuser l’argent, c’est des choses qu’on dit, pas des choses qu’on fait." Le voilà obligé de se marier, "le sacrifice". Malgré tout, il invite Eliza au mariage, même s’il trouve que "c’est pas que ce s’ra très marrant."

Identification avancée : Alfred est un 7 α à aile 6 de sous-type conservation ("Clan").

Colonel Pickering (Wilfrid Hyde-White) : 9

Intellectuel aussi, éminent spécialiste des dialectes indiens, le colonel Pickering considère les gens à l’inverse du professeur Higgins. Là où ce dernier "traite les duchesses comme des fleuristes", "lui, il traite les fleuristes comme des duchesses".

Cela se manifeste dès la première visite d’Eliza à Higgins. Il l’accueille avec douceur alors que le professeur ne la regarde même pas : "Que désirez-vous au juste mon enfant ? […] Veuillez vous asseoir, Mademoiselle Doolittle."

Eliza voit tout de suite en lui un allié et quelqu’un qui peut la comprendre :

  Eliza : Vous qui êtes un gentleman, laissez-le pas me dire des horreurs pareilles.
  Pickering : Il ne vous vient pas à l’idée qu’elle puisse avoir de la sensibilité ?
  Higgins : Ah non, je ne crois pas que nous ayons à nous en tourmenter. N’est-ce pas Eliza ?
  Eliza : J’ai mes sentiments, pareil que tout le monde.

Quand Higgins fait travailler Eliza impitoyablement, Higgins la rassure et l’encourage : "Je sais que c’est difficile, Mrs Doolittle, mais c’est une question de nuances." Il plaide pour "un peu de patience".

Après le scandale du champ de courses d’Ascot ("Grouille-toi, Fleur Bleue ! Magne-toi le cul !") pendant lequel il s’est courageusement caché derrière son chapeau, il tente de consoler Eliza dès qu’ils sont de retour à la maison.

Pickering s’interpose entre Higgins et Eliza : "Le plus choquant de tout, c’est votre désinvolture à l’égard d’Eliza." Il essaye d’interrompre le processus quand il estime que les bornes ont été dépassées : "Je vous assure, Higgins, qu’il est inhumain de continuer. […] Higgins, je me tue à essayer de vous dire que je renonce à mon pari. Je sais que vous êtes têtu comme une mule, mais moi aussi. J’en ai terminé avec cette expérience."

Même s’il ne va pas jusqu’au bout de cette velléité, Higgins reste un soutien pour Eliza et elle le sait : "Pas un instant avec le colonel, je n’ai éprouvé le sentiment de n’être qu’une petite marchande de violettes. Je ne suis qu’une marchande de la halle aux yeux du professeur Higgins parce qu’il m’a traitée comme telle et qu’il en sera toujours ainsi. Mais aux yeux du colonel Pickering, je suis une dame parce qu’il m’a traité comme telle et qu’il ne cessera jamais de le faire."

Ce présupposé positif, le colonel l’a vis-à-vis de toute personne :

  Higgins : Faites monter cette crapule.
  Pickering : Qu’est-ce qui vous fait dire que c’est une crapule ?
  Higgins : C’est obligatoirement une crapule.

Passionné par la phonétique, le colonel Pickering n’est pas le travailleur acharné qu’est Higgins : "Oh ! Vous y tenez ? Je pensais en avoir fait assez pour ce matin." Il est capable de profiter des plaisirs de la vie : "Cette tarte aux framboises est le plus beau jour de ma vie." On peut soupçonner là le mécanisme de défense de narcotisation.

Identification avancée : Pickering est un 9 α de sous-type social ("Participation périphérique").

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