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Les Sentiers de la perdition
Analyse

Convention d’écriture : Michael Sullivan et son fils portent le même nom, le dernier étant affublé du suffixe "Junior" typiquement américain. Pour rendre le texte plus léger, nous nommons dans cette analyse le père "Sullivan" et le fils "Michael".

Complément : les personnalités de ce film sont encore mieux comprises en utilisant en parallèle de l’Ennéagramme le modèle Spirale Dynamique. On peut consulter une analyse du personnage de John Rooney faite à l’aide de ce modèle.

Les Sentiers de la perdition: Michael SullivanMichael Sullivan, dit Mike (Tom Hanks) : 6

Sullivan est l’homme de main du chef mafieux John Rooney. De sa part, ce n’est pas un choix de carrière, c’est l’effet de la reconnaissance et du paiement d’une dette :

  Michael : Elle sait maman ?
  Sullivan : Ta mère sait que j’aime Monsieur Rooney. On n’avait rien. Il nous a offert un toit. Une vie. On lui doit tout. Tu comprends ? Tu comprends ?

Sa vie est donc bâtie sur l’exercice d’une loyauté vis-à-vis de John dont même ses enfants sont conscients :

  Peter : Papa, il fait quoi comme métier ?
  Michael : Papa, il travaille pour Monsieur Rooney.
  Peter : Pourquoi ?
  Michael : Ben… Parce qu’il a pas eu de père. C’est Monsieur Rooney qui l’a élevé.

L’orientation du 6 est au centre de son existence et quand Frank Nitti veut le convaincre de renoncer à sa vengeance, il lui dit : "Je vais t’expliquer quelque chose que peut-être tu n’as pas bien saisi. Toutes ces années, tu as bénéficié de la protection bienveillante de ceux qui t’aiment, et ce sont les mêmes qui te protègent aujourd’hui. Moi y compris. Donc si tu suis ton idée, si tu ouvres cette porte, tu la franchis tout seul. Et cette loyauté, cette confiance, c’est tout ça que tu perdras." Décidément fin psychologue, Nitti réussit à évoquer en cinq phrases l’orientation de loyauté du 6, sa peur de la solitude et sa problématique autour de la confiance.

C’est au nom de la confiance que Sullivan essaiera, une dernière fois, de convaincre John Rooney :

  John Rooney : Tu crois que je donnerais mon fils ?
  Sullivan : Il trompait ta confiance.

Sullivan respecte les règles. D’abord bien sûr celles de la bienséance. Ses enfants sont élevés chez les religieuses et l’appellent "Monsieur". Quand il emmène Michael à la veillée funèbre de Danny, il prend bien soin de préciser : "Michael. C’est une veillée mortuaire. Alors je ne veux pas te voir jouer aux dés." Même si en fait il ne dira rien quand Michael et Peter seront entraînés par John Rooney dans une partie : il se contente de hocher la tête avec indulgence (ce n’est pas un 8), et sans doute aussi respecte-t-il l’autorité de John qu’il considère comme supérieure à la sienne.

Ce respect des règles va plus loin encore. Lorsqu’il va réclamer le paiement de l’argent dû à John par Tony Calvino, il interpelle ainsi le garde du corps de ce dernier :

  Sullivan : Tu me fouilles pas ?
  Garde du corps : Je devrais ?
  Sullivan : Ça se fait.

Bien évidemment, il s’agit en même temps d’un superbe moment de contre-phobie. Se désarmer pour une mission aussi dangereuse est, c’est le moins qu’on puisse dire, une imprudence.

Quand quelques instants plus tard, Tony Calvino essaie de le tuer, la mise en scène insiste très nettement sur l’enchaînement des centres mental, puis instinctif. Le film montre Sullivan en train d’observer et d’analyser la situation, puis d’agir très rapidement. Le même trait avait aussi été souligné précédemment lors du discours de Finn pendant les funérailles de son frère Danny.

Avant d’agir, Sullivan accumule des informations. Il va voir Nitti à Chicago parce qu’"il faut qu’on sache dans quel camp il est." C’est pour la même raison qu’il se rend dans l’hôtel où réside le comptable de Capone :

  Alexander Rance : Que voulez-vous ?
  Sullivan : Des informations.

Le mental fonctionne vite et bien en de nombreuses circonstances, par exemple lorsqu’il imagine le plan d’attaque des banques, presque immédiatement après avoir été confronté au tueur à gages, Maguire, dans le restaurant : "Je dois amener Capone à sacrifier Connor."

C’est aussi le mental qu’il évoque quand il rencontre pour l’avant-dernière fois John Rooney :

  Rooney : Maintenant, tu fais ce que je te dis. Tu t’en vas avant qu’il soit trop tard.
  Sullivan : Réfléchis.

Ou quand il utilise la projection dans le futur pour convaincre son fils de lui obéir : "Tu vas m’écouter maintenant, sinon on meurt tous les deux." Ou encore quand Connor tue Finn : "Putain, Connor, qu’est-ce que tu as dans le crâne ?"

Très contre-phobique et vivant une situation exigeant beaucoup de présence pour survivre, Sullivan manifeste assez peu les passion et fixation de son type.

La peur n’est quasiment jamais visible, sauf peut-être quand il découvre que Calvino était chargé de le tuer, ou lorsqu’il se retrouve face à Maguire dans le restaurant et que la sueur coule sur son visage. Indulgent avec son fils, il ne se met vraiment en colère contre lui que lorsque leur sécurité est menacée : "Descends de là. Descends de là. Quand je te dis de te baisser, tu te baisses. Tu ne poses pas de question. Quand je dis qu’on va manger, tu restes avec moi. Tu m’écoutes à partir de maintenant. Ou alors tu te débrouilles sans moi."

Le doute n’est guère manifesté verbalement, mais le jeu de Tom Hanks le montre très fréquemment. Là où il est le plus visible, c’est quand Michael lui demande s’il l’aimait moins que son frère Peter. Sullivan se sent coupable, doute ("Ben, je sais pas. Peut-être parce que…") et entre dans un état de confusion.

Autre comportement typique aussi du 6, Sullivan porte attention au fait que les faibles ne soient pas victimes de ses actes : "Mais si je lis dans mon journal en première page que les économies d’un pauvre fermier ont été raflées par un cruel pilleur de banque, je serai de mauvaise humeur."

Sullivan réprime clairement le centre émotionnel. Avant la mort de sa femme et de son fils, on ne lui voit jamais faire un geste de tendresse envers eux :"Tu es un bon garçon" est apparemment le maximum de ses capacités en ce domaine. Il ne sait ce que font et ce que vivent ses enfants. C’est la fermière qui lui fait prendre conscience de l’amour que lui porte Michael : "Il est en adoration devant vous et vous le voyez pas." Il n’a aucune idée de ce qu’étaient les passions ou les points forts de son cadet :

  Michael : Peter, il était bon en maths.
  Sullivan : Ah bon ?

De ce point de vue, le film est sa découverte de l’amour qu’il peut échanger avec son fils. Une forme d’intégration.

Identification avancée : Michael Sullivan est un 6 μ à aile 5 manifestant les sous-types social ("Devoir") et sexuel ("Force-Beauté").

Les Sentiers de la perdition: John RooneyJohn Rooney (Paul Newmann) : 8

John Rooney est le type même du 8 paternaliste. Il ne se contente pas de dominer le clan mafieux qu’il dirige, il est le maître de la ville et de la région : "Finalement je me rends compte que tu règnes sur cette ville, comme Dieu règne sur la terre. D’une main tu donnes, et de l’autre tu reprends.", lui dit Finn lors de la veillée de son frère.

Le paternalisme de John n’exclut pas un cynisme certain. C’est lui qui a fait exécuter Danny, soupçonné de détourner de l’argent, mais il organise les funérailles et déclare dans son discours :"Quand l’un des nôtres nous quitte, on a tous du chagrin."

John est habitué à donner des ordres brefs et directs, et que ceux-ci soient respectés. Il peut être calme, voire affable, mais au moindre signe de résistance, la colère éclate : "J’ai dit : pas l’enfant." Ou :

  Connor : Il a bu un coup de trop. Je lui parlerai.
  John : Emmène Mike.
  Connor : Non P’pa.
  John : Emmène Mike avec toi. Discutez. Rien de plus.

Il n’a pas d’autre moyen de convaincre. Quand Sullivan et lui parlent pour la dernière fois dans le sous-sol de l’église, il tente encore, contre toute évidence, l’autorité : "Maintenant, tu fais ce que je te dis."

Le côté dilettante de son fils l’exaspère :

  John : Connor, as-tu quelque chose à nous dire à propos d’hier soir ?
  Connor : J’aimerais vous faire des excuses pour ce qui s’est passé. Surtout à toi, P’pa. [Grand sourire] Deux veillées en un mois… [Rire] C’est pas très gai, tout ça. [Rire]
  John : On a perdu un homme bien hier soir et ça te fait rire. Redis-moi ça.
  Connor : J’aimerais faire des excuses.
  John : [Il donne un violent coup de poing sur la table, puis parle d’une voix blanche de colère] Tu aimerais faire des excuses. Tu veux redire ça.
  Connor : [Il se lève, blême.] Messieurs, je vous fais mes excuses.

À sa manière, John Rooney manifeste le souci de justice du 8. Ainsi dans la même réunion, il déclare : "Ce que font les hommes après le travail, c’est ça qui a fait notre fortune. Pas la peine de les entuber encore au boulot." D’ailleurs, Connor dit de lui à Finn : "Tu connais mon père depuis des lustres. C’est un homme juste."

Aussi quand il apprend que Connor a tué la femme et le fils de Sullivan, la fureur est à son comble. Il cogne sur Connor en criant : "Dieu te maudisse. Dieu te maudisse. Je maudis le jour funeste où tu es venu au monde. Je te maudis. Nom de Dieu !" Pour être 8, John n’en est pas moins homme. Il se retrouve déchiré entre l’amour qu’il éprouve pour Sullivan qu’il considère comme son fils spirituel, et son devoir envers son fils biologique et son clan : "Oh Seigneur ! Seigneur ! Seigneur ! Dieu nous aide ! Dieu nous aide !" Cette scène montre clairement la hiérarchie des centres de John : la violence instinctive, puis la décharge émotionnelle… et puis c’est tout. Le mental est bloqué, jusqu’à ce que, bien plus tard, Nitti lui conseille de réfléchir objectivement.

La présence en second du centre émotionnel se manifeste fréquemment. Avec Sullivan, bien sûr qu’il aime, et avec ses enfants qu’il chérit plus que le sien : il compatit à la souffrance qu’a été pour Michael le spectacle de la mort de Finn : "Comment est Michael ? Ça va aller ? C’est un enfant. C’est dur la première fois." Il le montre aussi lors de la veillée funèbre : "Depuis que Marie s’en est allée, on se retrouve, mon fils et moi, tous seuls, à errer d’une pièce à l’autre."

C’en est trop pour John. Pour la première fois de sa vie sans doute, il devient incapable d’agir, et laisse Frank Nitti régler le problème. La mort devient un soulagement, et il l’affronte avec le courage qui est l’orientation de son type. Il ne réagit pas quand Sullivan abat ses gardes du corps. Puis il lui fait face et immobile le laisse faire : "C’est bien que ça soit toi."

John Rooney est un 8 μ de sous-type social ("Protection mutuelle").

Les Sentiers de la perdition: Connor RooneyConnor Rooney (Daniel Craig) : 7

Connor est un des deux personnages le plus désintégrés du film. Cela ne l’empêche pas de manifester constamment l’orientation du type, même si c’est sous la forme négative, pour lui comme pour les autres, que son niveau d’intégration implique. En permanence, il arbore un cynisme rigolard et amer :

  Peter : Pourquoi tu souris tout le temps ?
  Connor : Tout ça, c’est à pisser dans son froc.

Après l’assassinat de Finn sous les yeux de Michael, il laisse Sullivan avec ce dernier et lui dit ironiquement : "J’adore marcher. Belle nuit pour faire un tour."

La plupart de ses phrases sont ponctuées d’un petit rire :

  Connor : Bonjour.
  Michael : Bonjour.
  Connor : Rappelle-moi. Tu es lequel des petits Sullivan ?
  Michael : Michael, Monsieur.
  Connor : Monsieur ! [Rire] Ne m’appelle pas Monsieur. Je ne suis pas ton père.

Parfois, ce rire est compréhensible comme dans l’exemple précédent. Le plus souvent, il ne s’agit que d’un réflexe compulsif, sans raison évidente, et qui déclenche l’incompréhension et l’irritation des autres. Le comble est atteint lors du conseil où il provoque ainsi la fureur de son père :

  John : Connor, as-tu quelque chose à nous dire à propos d’hier soir ?
  Connor : J’aimerais vous faire des excuses pour ce qui s’est passé. Surtout à toi, P’pa. [Grand sourire] Deux veillées en un mois… [Rire] C’est pas très gai, tout ça.[Rire]
  John : On a perdu un homme bien hier soir et ça te fait rire. Redis-moi ça.

Typique aussi cette ironie grandiloquente et hors de propos face à Finn qui regimbe devant l’exécution injustifiée de son frère pour des détournements de fonds dont Connor est coupable : "Je trouve que c’est pas très moral tout ça. Qu’est-ce que t’en dis, Mike ? Mon père bien-aimé organise pour ton ingrat de p’tit frère les funérailles de sa vie. Et c’est comme ça, c’est comme ça que tu dis merci. Quel monde abominable !"

Comme beaucoup de 7, Connor a un côté enfantin et immature que Nitti relève avec agressivité :

  Connor : Je suis assez grand pour me débrouiller tout seul.
  Nitti : Non, je regrette. Te débrouiller ? Toi un petit bébé qui prend son pouce pour sa quéquette ?
  Connor : Ordure.
  Nitti : Écoute, crétin. Si à l’heure qu’il est tu es encore en vie, c’est parce que tu es le fils de Rooney.
  Connor : Tu perds de vue l’essentiel, Frank. Mon père ne rajeunit pas. C’est moi l’avenir. C’est la dernière fois que tu m’as parlé sur ce ton.

Connor vit dans l’avenir effectivement où il espère prendre la succession de son père. Il s’y prépare, utilisant sa fixation de planification, et en montant des affaires avec Al Capone derrière le dos de son père.

En bon 7, Connor a une conception singulière du travail :

  Connor : Tu veux quoi ?
  Michael : Monsieur Rooney a besoin de son veston.
  Connor : [Il est étendu sur un canapé et fume.] Reviens plus tard, hein. Je travaille.

Il ne supporte pas la contrainte que constitue l’enfermement dans une chambre d’hôtel, pourtant destiné à le protéger. Il se sent "en prison" et montre sa frustration.

Connor Rooney est un 7 α à aile 6 de sous-type sexuel ("Imagination").

Les Sentiers de la perdition: Michael Sullivan JrMichael Sullivan Jr (Tyler Hoechlin) : 8

Les premières images du film nous montrent le côté instinctif de Michael. Il vend des journaux et vole du tabac à son commanditaire (comme il volera plus tard une statuette dans l’église). Il fume la pipe sur le chemin du retour chez lui, puis en jouant à se jeter des boules de neige avec son frère Peter, ce qui en 1931 est une très grosse transgression sociale. Quand la voiture de son père arrive, instantanément, visiblement sans réflexion ni émotion, il laisse tomber la pipe et l’enfonce avec son pied dans la neige. Plus tard, il se cachera dans la voiture de son père sans mesurer les conséquences, et la fermière dira de lui qu’il "a du cœur à l’ouvrage".

Michael parle à John Rooney sur un pied d’égalité, et ils ne doivent pas être nombreux ceux qui s’y risquent. Contre les ordres de son père, il joue avec lui aux dés et gagne.

Mais il parle ainsi à tout le monde. Il refuse les avances de Connor :

  Connor : Bonjour.
  Michael : Bonjour.
  Connor : Rappelle-moi. Tu es lequel des petits Sullivan ?
  Michael : Michael, Monsieur.
  Connor : Monsieur ! [Rire] Ne m’appelle pas Monsieur. Je ne suis pas ton père.
  Michael : Non, Monsieur Rooney.
  Connor : Appelle-moi "Connor". Non, appelle-moi plutôt "oncle Connor".
  Michael : [Pas de réponse.]
  Connor : Tu veux quoi ?
  Michael : Monsieur Rooney a besoin de son veston.
  Connor : Reviens plus tard, hein. Je travaille.
  Michael : D’accord. [Silence.] Monsieur.

Quand son père lui apprend à piloter une automobile, les débuts sont un peu maladroits :

  Sullivan : Je peux te faire une suggestion ?
  Michael : Non ! C’est moi qui conduis.

Dans un bistrot de province, il est direct et provocateur avec la serveuse :

  Serveuse : Qu’est-ce qui vous amène tous les deux dans ce patelin ?
  Michael : On pille des banques.

Michael est fort et courageux. Il ne pipe pas mot quand il voit son père sortir un pistolet de sa poche, il regarde le cadavre de Danny lors de la veillée funéraire, il se cache dans la voiture de son père le soir où il va rendre visite à Finn, il monte voir les corps de sa mère et de son frère abattus par Connor, il participe en tant que chauffeur aux braquages des banques, il réclame sa part à son père, il prend l’initiative de demander de l’aide quand celui-ci est blessé, etc.

Cette force, il en est conscient et n’hésite pas à l’affirmer :

  Sullivan : Descends de là. Descends de là. Quand je te dis de te baisser, tu te baisses. Tu ne poses pas de question. Quand je dis qu’on va manger, tu restes avec moi. Tu m’écoutes à partir de maintenant. Ou alors tu te débrouilles sans moi.
  Michael : Je sais me débrouiller sans toi.

Stressé, il se réfugie dans le centre instinctif, comme le montre la bagarre au lycée après avoir assisté à la mort de Finn. Dans cette scène, sa gestuelle est d’ailleurs la même que celle de John Rooney frappant son fils. Michael a aussi la très précise mémoire du passé des instinctifs : à la surprise de son père, il se souvient de la maison de sa tante et du chien.

Une scène intéressante montre Michael réclamant sa part du pillage des banques à son père, demandant spontanément 200 dollars, puis s’interrogeant sur le montant obtenu. L’enchaînement instinctif suivi du mental y est clair.

Michael réprime l’émotionnel. Quand il découvre sa mère et son frère morts, il attend son père, sans un cri, sans une larme, alors que Sullivan s’effondre devant le même spectacle. Michael pleurera, longtemps après, seul dans la salle d’attente de la gare de Chicago, là où personne de connu ne peut le voir.

8 oblige, Michael, en plus de savoir dire "non", sait dire "plus jamais" : "J’ai compris que la seule crainte de mon père était de voir son fils prendre le même chemin que lui. Depuis ce jour, je n’ai plus jamais tenu une arme."

Michael Sullivan Jr est un 8 α de sous-type social ("Protection mutuelle").

Autres

D’autres personnages peuvent être étudiés à l’aide de l’Ennéagramme :

Harlen Maguire (joué par Jude Law) est plus complexe, à la fois parce que le personnage apparaît peu et parce qu’il est à des niveaux pathologiques de désintégration. Sa froideur absolue, les photographies conservées des cadavres, le fait qu’il se "sent vivant" en voyant les morts, pourraient faire penser à un mental, et de préférence à un 5 μ. Mais bien évidemment, être un tueur à gages nécessite un très bon centre instinctif. Une scène montre Maguire ayant reçu une balle dans le visage et trouvant la force de se traîner à la fenêtre pour tenter d’achever son travail et tuer Sullivan ; on peut alors difficilement penser à autre chose qu’un centre instinctif dominant et à une sorte de perfectionnisme. Associé à son côté obsessionnel (le jeu avec les pièces de monnaie), cela rend l’hypothèse 1 μ la plus probable. Il n’y a toutefois pas assez d’éléments dans le film pour trancher avec certitude entre ces deux possibilités.

Frank Nitti (joué par Stanley Tucci), toujours "débordé", qui "protège [ses] intérêts", et tient un langage toujours exactement adapté à ses interlocuteurs, pourrait bien être un 3.

Peter Sullivan (joué par Liam Aiken), l’autre fils de Michael, aimant les maths, craintif, charmeur, joyeux et n’ayant pas la langue dans sa poche ("Y a pas d’arnaque, l’ancêtre. Paye le monsieur !") est vraisemblablement un 7.

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