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Comme des frères
Analyse

Comme des frères : MaximeMaxime (Pierre Niney) : 6

"Il est chouette ce jeu, j’aime bien." Très vite, Maxime affiche sa préférence pour le centre mental en faisant jouer Élie et Boris au jeu de la lune. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne partagent pas son enthousiasme. Cette différence entre Maxime et eux est montrée plusieurs fois dans le film. Lors du pique-nique, Maxime les informe qu’"y a une étude américaine, très sérieuse, qui dit que pour 340 arbres plantés au kilomètre carré, on note une baisse de 29 % de l’asthme." Comme il ajoute triomphalement "Tu savais pas ça hein ?", Boris commente : "On est avec Rain Man en fait. On va jeter des allumettes, il va nous les compter." Pendant la circoncision du neveu d’Élie, il fait à ses amis un cours d’étymologie dont ils n’ont que faire : "Vous savez que pyjama, ça vient d’un mot perse qui veut dire « vêtement de jambes » ? Je vous jure, c’est vrai. Ça vient de l’hindi. « Padjama », ils disaient à l’époque." À l’entrée du théâtre de l’Atelier où Charlie fait jouer sa pièce, il explique à Cassandre un peu abasourdie : "On imagine toujours les gendarmes avec la moustache, mais c’est parce qu’ils étaient obligés de porter la moustache jusqu’en dix-neuf cent cinquante…"

Maxime est fier de ses connaissances et de ses capacités mentales. Aussi est-il vexé quand Élie lui a fait croire que Boris et lui avaient couché avec les deux Allemandes croisées à l’hôtel : "J’y ai pas cru. J’suis pas con."

Cependant, mettant en évidence l’ennéatype 6, nombreux sont aussi les moments où Maxime réprime ce même centre mental. Il n’imagine pas la signification que peuvent avoir ses propos :

  Maxime : Avec Cassandre…
  Charlie : Oui…
  Maxime : On va bientôt être trois.
    [Tout le monde le regarde.]
  Charlie : Non ?
  Maxime : [Ravi] Siiiiii. On va adopter un chat.
  Charlie : T’es con !
  Maxime : Quoi ?
  Charlie : Non, t’es con ! Moi j’ai cru qu’elle était enceinte.
  Maxime : Ah non, ça va. Chaque chose en son temps. Tranquille.

Maxime emmène les cendres de Charlie :

  Boris : Mais pourquoi t’as fait ça ?
  Maxime : Ben je sais pas. C’était glauque. Y avait l’urne. J’ai pas réfléchi.
  Boris : Ah oui, c’est sûr. T’as pas réfléchi.

Il gobe sans plus y réfléchir la fausse raison de l’hospitalisation de Charlie qui lui a été donnée : "C’est hyper rare des végétations à 30 ans." Après avoir annoncé à ses amis qu’il avait été adopté, il dit à Élie : "Toi tu sais d’où tu viens. Moi, si ça se trouve, je suis Camerounais." Quand Cassandre lui envoie un SMS de rupture, il lui faut un certain temps pour comprendre : "Mais t’avais raison ! Elle me trompe ! La salope !"

Quelques instants auparavant, Maxime avait rabroué Boris :

  Boris : La salope !
  Maxime : Parle pas d’elle comme ça s’il te plaît.

En effet, Maxime aime bien qu’on respecte les conventions. Quand Boris prend tous les passagers de l’autobus à témoin de sa joie d’apprendre que sa voiture a été retrouvée, Maxime, gêné, lui souffle : "On les connaît pas." Il veut que Charlie soit la marraine de ses hypothétiques futurs enfants :

  Élie : Parrain, marraine, c’est ringard !
  Maxime : Pour moi, ça compte.

Il respecte aussi ses engagements. Il veut aller en Corse parce que c’est la "dernière volonté" de Charlie, et ce voyage doit se faire avec Élie et Boris, non parce qu’il a de la sympathie pour eux mais parce qu’"on lui a promis de le faire en même temps." L’orientation de loyauté est aussi manifestée dans sa colère quand il découvre qu’Élie était informé de la maladie de Charlie et ne le lui avait pas dit : "Je ne parle pas à un traître."

Maxime rêve d’une vie organisée et planifiée. Il a déjà décidé de sa date de mariage avec Cassandre :

  Maxime : Chaque chose en son temps. Tranquille. Dans deux ans, on a nos diplômes.
  Boris : Oui…
  Maxime : On se marie. On fait deux enfants, et Charlie sera la marraine.

Et tant qu’à faire, il sait aussi où ils habiteront :

  Maxime : Y a une étude américaine, très sérieuse, qui dit que pour 340 arbres plantés au kilomètre carré, on note une baisse de 29 % de l’asthme. […] Du coup avec Cassandre, dans 5 ans, on habite à côté d’un parc.
  Boris : Tu sais où tu seras, toi, dans 5 ans ?
  Maxime : Je sais pas le numéro, mais je suis sûr de la rue, ouais. C’est à côté d’une super-maternelle pour nos gosses.

La passion de peur du 6 est aussi très souvent visible. Après le pique-nique, Maxime est piqué par un insecte mais ce n’est que lorsqu’on le lui signale qu’il déclare en souffrir ; Élie prend alors une photo avec son téléphone portable, et Maxime s’évanouit dès qu’il la voit. Il s’évanouit aussi lors de la circoncision du neveu d’Élie.

Sans toujours aller jusqu’à de telles extrémités, Maxime panique fréquemment :

  Maxime : Pourquoi elle répond pas Cassandre ? Ça fait chier.
  Élie : Ah, ça commence comme ça. Elle répond pas, et puis, un jour, tu finis par la retrouver au pieu avec un autre.
  Maxime : [Affolé] Quoi ?
  Élie : Hé.
  Boris : Non, détends-toi. Il plaisante.
  Maxime : On n’a pas le même humour alors visiblement.

Ou bien :

  Maxime : Mais t’avais raison ! Elle me trompe ! La salope !
  Élie : Mais non, arrête de paniquer !

La peur est même mentionnée explicitement quand les trois amis, ayant pris une cuite suite à la rupture entre Maxime et Cassandre, se garent sur un parking sous un réverbère allumé avec l’intention d’y passer la nuit :

  Boris : Vous pouvez éteindre la lumière ?
  Maxime : Non parce qu’après j’ai peur du noir.

Face au stress, le groupe est une protection. Après l’enterrement, la mère de Charlie donne à Maxime, Boris et Élie une lettre laissée par Charlie à leur intention. Maxime propose : "On l’ouvre ensemble."

Quand Maxime n’exprime pas directement ou indirectement la peur, il la projette :

  Maxime : Ouais, maman, ben c’est encore moi. C’est juste pour te dire que tout va bien et qu’on va passer la nuit dans un hôtel là. Donc, euh, voili voilou. On se rappelle. Gros bisous.
  Boris : T’appelle toujours ta mère comme ça, toi ?
  Maxime : Oui. Pour pas qu’elle s’inquiète.

Le mécanisme de défense se manifeste aussi dans d’autres circonstances. Après avoir annoncé à Boris et Élie qu’il avait été adopté, Maxime leur dit : "Faut pas que ça vous empêche de dormir, les gars." Et il reste dans son lit les yeux grands ouverts.

Souvent la peur se conjugue à la fixation de suspicion, comme quand il avoue à Boris et Élie qu’il a pris avec lui les cendres de Charlie :

  Boris : Mais pourquoi t’as fait ça ?
  Maxime : Ben je sais pas. C’était glauque. Y avait l’urne. J’ai pas réfléchi.
  Boris : Ah oui, c’est sûr. T’as pas réfléchi.
    […]
  Boris : C’est immoral là. Ils vont dire quoi ses parents ? Oh !
  Maxime : [Affolé] Tu crois qu’ils vont aller regarder ?
    […]
  Maxime : Tu vas pas me balancer, hein ?

Il imagine que la police va lancer une "alerte enlèvement" à propos du sac. Plus tard, la voiture de Boris est volée, et les cendres sont dans le coffre :

  Maxime : Mais, attendez, si les flics retrouvent le sac à dos, je suis bon pour la tôle, moi. On est en cavale les gars !
  Élie : Le mec se prend pour Jacques Mesrine quoi ! [Il prononce le « s » de Mesrine]
  Maxime : On dit « Mérine », Élie.

Quand effectivement les gendarmes retrouvent la voiture, ils contrôlent l’identité de Boris dont la réaction leur a paru exagérée, mais Maxime est persuadé qu’il est le suspect : "Oh putain, ça y est, ils nous ont repérés à cause du sac." Chez les grands-parents d’Élie, le fait qu’ils apprennent le contenu du sac à dos est l’occasion d’une nouvelle crise de panique : "Super ! S’il y a des micros, on est morts."

Lorsqu’il va voir Cassandre, après leur rupture, et qu’il la découvre au bord de la piscine embrassant à bouche que veux-tu un photographe, il commente : "C’est pas possible. Il l’a drogué. Il lui a filé du GHB. C’est pas possible."

Identification avancée : Maxime est un 6 α de sous-type conservation ("Cordialité") à aile 7.

Comme des frères : ÉlieÉlie (Nicolas Duvauchelle) : 7

Un 7 évite la souffrance, et plus celle-ci est forte, plus il éprouve le besoin de se la cacher par une gaieté ou un humour artificiels. Élie se livre donc à ce mécanisme après l’enterrement de Charlie :

  Maxime : Y avait du monde, hein ? Ça fait plaisir.
  Élie : Oui, on aurait dû faire payer l’entrée.

Quand Boris l’empêche de fumer dans la voiture, il rétorque : "C’était pour rendre hommage à Charlie [qui a été incinérée], c’est tout." Maxime lui fait alors remarquer :

  Maxime : Tu sais, t’es pas obligé de faire le malin juste pour pas montrer que t’as du chagrin, Élie.
  Élie : Ah non non, je t’arrête tout de suite. Je fais le malin parce que j’suis malin. Nuance.

Sa douleur, Élie ne peut ni l’avouer ni se l’avouer : "Je suis pas triste", dit-il contre toute évidence au gamin à la foire.

S’il fuit devant sa propre souffrance, Élie fuit aussi dès qu’il s’agit d’affronter celle de Maxime. Alors que Charlie est à l’hôpital, Boris lui suggère d’en annoncer la raison à Maxime parce qu’il sait "très bien tourner les phrases". Élie s’y refuse : "On fait semblant de rien. Ça viendra tout seul." ; on voit ici comment l’orientation d’optimisme est détournée au profit de l’ego. Bien évidemment, plus tard, Élie ne voudra pas non plus avouer à Maxime que Boris et lui étaient au courant de la maladie de Charlie :

  Boris : Tu crois pas qu’on devrait lui dire maintenant ?
  Élie : Lui dire quoi ?
  Boris : Ben… Qu’on savait pour Charlie.
  Élie : Oh non ! Pas ici, pas maintenant. On verra ça demain.

Face aux difficultés de la vie, il faut dédramatiser. Cassandre envoie un SMS de rupture, sans aucune ambiguïté, à Maxime, mais autant rester optimiste :

  Maxime : Mais t’avais raison ! Elle me trompe ! La salope !
  Élie : Mais non, arrête de paniquer ! C’est rien du tout ça ! Je te dis, c’est un test pour voir si tu vas pas la laisser partir.
  Maxime : Ah bon ?
  Élie : Mais ouais, c’est un truc de meuf, ça.

Quand il devient impossible de nier la réalité, Élie cherche le bon côté des choses : "Le truc positif, c’est que c’était pas un test."

Lorsque Maxime avoue à Boris et à lui avoir emporté les cendres de Charlie, Élie ne voit guère où est le problème :

  Boris : C’est immoral là. Ils vont dire quoi ses parents ? Oh !
  Maxime : [Affolé] Tu crois qu’ils vont aller regarder ?
  Élie : Non mais t’es con ou quoi ? Personne vérifie un truc pareil.
  Maxime : Je suis désolé.
  Élie : C’est pas grave !
  Boris : Comment ça ? C’est pas grave ? Vous délirez tous les deux ou quoi ?
  Élie : Attends, on va en Corse. Autant y emmener Charlie.

Il suffit que Boris se fasse une raison : "T’as qu’à te dire que c’est juste un sac à dos. Qui louche."

Pour Élie, tout est prétexte à rire. Quand il rencontre Maxime à l’aéroport, où ils sont venus chercher Charlie de retour des États-Unis, Élie lui dit : "Tu pars en colo ?" Maxime n’est pas surpris : "Elle m’avait dit que tu es un petit rigolo." Les trois quarts du film ne sont, de sa part, qu’une suite de plaisanteries diverses :

  • Élie apostrophe les deux Allemandes dans le couloir de l’hôtel : "Danke schön ! Gröss Köchönes !" Le lendemain, il essaye de faire croire à Maxime que Boris et lui ont couché avec elles.
  • Quand Maxime a une crise d’allergie après avoir été piqué par un insecte, Élie dit au chauffeur de bus : "Bonjour, je suis avec Régine et Igor Bogdanoff. Je peux avoir une réduc’ ?"
  • Quand il cherche une station sur l’autoradio de la Caravelle de ses grands-parents, il ne trouve que des canaux où on diffuse des musiques anciennes et commente : "Avec un peu de chance, on va capter l’appel du 18 juin."
  • Si Élie est en retard à la circoncision de son neveu, c’est parce qu’il y a eu "une attaque de requins Porte de Saint-Cloud".
  • Quant au susdit neveu, s’il a "une bonne bouille", "c’est de famille", ce qui n’empêche pas de s’interroger : "Ils ont des os à cet âge-là ou c’est que de la gelée à l’intérieur ?"
  • Il propose d’échanger ses grands-parents contre les parents bretons de Maxime parce qu’il "aime les crêpes et le cidre".

L’humour d’Élie peut parfois être agressif, notamment vis-à-vis de Maxime :

  Maxime : J’ai mis deux heures pour rentrer [dans la boîte de nuit].
  Élie : Encore d’habitude, c’est un peu plus select.
  Maxime : C’est à cause de l’écharpe ?
  Élie : Non, c’est un tout.

Ou encore :

  Élie : Est-ce que je vais sur ta lune avec un tube digestif ?
  Boris : Non. Pourquoi ?
  Élie : Merde ! Pas de rapport avec Maxime non plus.
  Maxime : Mais c’est super drôle, ça.
  Élie : Elle est bien.
  Maxime : Très très drôle.

On trouve aussi chez Élie la tendance fréquente chez les 7 à commettre des impairs parce qu’ils parlent trop vite :

  Maxime : Du coup avec Cassandre, dans 5 ans, on habite à côté d’un parc.
  Boris : Tu sais où tu seras, toi, dans 5 ans ?
  Maxime : Je sais pas le numéro, mais je suis sûr de la rue, ouais. C’est à côté d’une super-maternelle pour nos gosses.
  Élis : Quels gosses ? Non mais je rêve ! Le mec a planifié toute sa vie ? Et c’est pour quand ton cancer ?
    [Silence gêné.]

Élie utilise la rationalisation pour justifier le voyage en Corse ("Sa mort non plus, c’était pas prévu.") ou pour se défendre face à Boris :

  Élie : Qu’est-ce que tu vas faire quand t’auras vendu ta boîte ?
  Boris : Comme toi, rien.
  Élie : Je fais pas rien, j’écris pour la télé. Faut pas croire, hein, c’est du taf.
  Boris : D’après ce que j’ai compris, t’es plus souvent à la Fnac qu’au bureau.
  Élie : J’y vais pour me documenter, c’est tout.

Le mental, l’humour et la planification permettent à Élie d’éviter les responsabilités :

  Jeanne : Si je comprends bien, on fera un enfant quand on aura des revenus fixes, un certain âge et du temps pour s’en occuper.
  Élie : C’est le concept, oui.
  Jeanne : Tu sais que c’est exactement la définition de la retraite.
  Élie : Comme ça, on sera grands-parents directs. Ça ira plus vite.
  Jeanne : J’veux pas juste faire un enfant, Élie. J’veux faire un enfant avec toi. [Élie détourne la tête, embarrassé.] Et puis quand je serai enceinte, mes seins vont au moins doubler de volume.
  Élie : Ah bon ? On annule tout, on rentre, on s’y met direct.
  Jeanne : Je t’aime.
  Élie : Moi aussi. [Jeanne s’éloigne.] Mais j’étais sérieux, hein ?

La façon qu’Élie a de prendre la vie à la légère lui est fortement reprochée par les autres. Après le vol de sa voiture, Boris explose : "Avec toi, en fait rien n’est grave. On est crevés, paumés, il fait 40 degrés, on marche comme des cons, on sait pas où on va, mais tout va bien." Jeanne fait le même constat :

  Jeanne : Dépêche-toi ! C’est quand même la circoncision de ton neveu.
  Élie : Ça va, ils vont pas lui changer son prépuce contre une montre.
  Jeanne : [Elle fait la moue, et Élie lève les yeux au ciel.] Ça serait bien qu’un jour, t’arrêtes de tout prendre à la légère.

Élie a du mal à comprendre ce type de réaction : "Quoi ? C’est deux vannes !"

Comme beaucoup de 7, Élie considère que la famille est une source de contraintes difficilement supportables : "Elles sont lourdes mes racines."

Tout cela ne l’empêche pas d’avoir un émotionnel très présent : à plusieurs reprises, il enlace Charlie avec tendresse comme à l’aéroport ou dans les vestiaires du stade ; souvent aussi il pleure, à la mort de Charlie bien sûr ou quand il apprend qu’il va être père.

Identification avancée : Élie est un 7 μ de sous-type sexuel ("Imagination") à aile 8.

Comme des frères : BorisBoris (François-Xavier Demaison) : 3

Le père de Boris le décrit ainsi : "Boris est un patron. Lui, ce qu’il aime, c’est l’argent, la Bourse, les licenciements. C’est un vrai capitaliste." Effectivement, avec ses employés, Boris est dur : "Ben j’sais pas, vous inventez quelque chose. C’est pour ça que je vous paye. Je vous demande pas de décaler la signature de 6 mois, mais de quelques jours. Voilà, c’est bon."

Boris est fier de sa réussite ou plutôt des signaux sociaux de celle-ci. Il a un réfrigérateur "5 étoiles sur compareyourfridge.com". Il roule en Porsche, et la voiture a "toutes les options". Il ne supporte pas qu’elle puisse avoir des odeurs de tabac, et quand Maxime vomit au début du trajet, c’est le drame : "Vous respectez rien."

Quand Maxime lui dit qu’il a vu "un clochard barbu mettre sa langue dans la bouche de Cassandre", il répète stupéfait "un clochard !", comme si c’était une circonstance aggravante.

Boris a peu d’estime pour Élie qu’il considère comme un dilettante :

  Élie : Qu’est-ce que tu vas faire quand t’auras vendu ta boîte ?
  Boris : Comme toi, rien.
  Élie : Je fais pas rien, j’écris pour la télé. Faut pas croire, hein, c’est du taf.
  Boris : D’après ce que j’ai compris, t’es plus souvent à la Fnac qu’au bureau.
  Élie : J’y vais pour me documenter, c’est tout.

Lui au contraire est responsable et sérieux :

  Élie : Sympa ton costume. Tu vas à un mariage après ?
  Boris : Non, je suis un adulte.

On voit là son souci de l’image, manifesté aussi par ses frictions régulières contre la chute des cheveux. Il est d’ailleurs ravi quand Maxime lui dit qu’il serait content d’être comme lui à son âge.

Boris adore gagner. Lors du match de football, le but qu’il marque provoque une joie démesurée : "Borisinio, le petit prodige parisien. […] Les dribbles magiques ! Le pied d’or !" À l’inverse, quand Liberty se met devant l’écran et permet ainsi à Élie de marquer alors qu’ils jouent à un jeu de foot en vidéo, il est désespéré mais trouve le moyen de montrer son aisance financière :

  Élie : But ! Yes ! Oh, une super-passe décisive de ta femme de ménage. C’est magique.
  Boris : J’préfère qu’on dise « gouvernante ».
  Élie : Ça fait plus chic.
  Boris : Ça fait plus cher surtout.

Boris règle d’ailleurs quasiment toutes les additions du périple, ne s’en plaint pas, mais le fait remarquer :

  Boris : Faudra qu’on m’explique comment j’ai réussi à payer pour trois et à quand même partager mon lit.
  Élie : Y a de la place par terre si tu veux.

Boris prend des initiatives et décide vite. Alors que Maxime et Élie se récusent, il se charge d’ouvrir la lettre de Charlie : "Je vais le faire.". Il décide de faire le voyage en Corse et cherche immédiatement à l’organiser : "Bon, vous pouvez quand ? […] Jusqu’au 27, c’est impossible. J’ai un petit créneau. Sinon c’est pas avant fin juillet. On dit du 27 au 30 sous réserve." Devant les difficultés à trouver une date commune, il s’impatiente : "J’ai pas besoin de vous. Chacun y va quand il veut. Basta." Il manifeste aussi cette hâte au début du voyage : "On traîne pas en route, on n’est pas en vacances non plus.", "À ce rythme-là, on n’est pas arrivé."

Même si ce n’est pas exprimé explicitement, Boris ne s’est pas remis de l’échec de sa relation avec Charlie : "Y a des mecs qui sont restés des années bloqués sur une fille, et ça leur a pas réussi." Après leur séparation, il n’a plus jamais passé une nuit entière avec une femme. D’une certaine manière, la mort de Charlie le libère et lui permet de retrouver Line.

Identification avancée : Boris est un 3 α de sous-type conservation ("Sécurité").

Comme des frères : CharlieCharlie (Mélanie Thierry) : 2

Charlie n’existe que dans ses relations aux autres dans lesquelles elle s’illumine : "Je vous adore." Elle enlace et caresse les gens presque systématiquement, par exemple quand Élie est tombé lors du match de football.

Une relation ne peut d’ailleurs être totalement interrompue. Ainsi Boris est certes son ex-compagnon, mais aussi un de ses trois meilleurs amis : "C’est pas parce qu’on est plus ensemble qu’on s’aime plus, hein ?" Avec Louis Des Chanelles, le directeur du théâtre de l’Atelier où se joue sa pièce, elle ne peut refuser clairement ses avances et est obligée de faire semblant d’être engagée : "J’ai besoin que tu te fasses passer pour mon mec."

Quand Maxime, Boris et Élie l’empêchent de se faire draguer dans la boîte de nuit, elle explose, désintégration en 8 : "C’est quoi votre délire là tout à l’heure ? […] J’ai peut-être juste envie de me faire sauter." Il ne lui faut qu’une dizaine de secondes pour prendre la main de Boris et s’excuser : "Pardon ! C’est vrai que Vassili, c’est franchement un prénom à la con."

Cet amour des autres se fait au détriment de ses propres besoins. Elle cache son cancer pendant "un peu plus de deux ans", faisant bonne figure malgré la souffrance ("Oui, ça va aller.") et allant au-delà de ses forces malgré la fatigue comme pendant la scène du match de football. C’est à ce moment-là, alors qu’elle sait que la fin est proche — 3 mois —, qu’elle se décide à annoncer sa maladie à Boris et à Élie.

Elle la cache par contre à Maxime, paraît-il trop fragile pour supporter la nouvelle. Il y a là expression de la fixation de dédain, ce que ressent bien Maxime quand il est mis au courant : "Je croyais qu’elle nous aimait pareil."

Ce dédain se manifeste épisodiquement dans des phrases que Charlie enrobe d’un semblant d’humour. "C’est vrai que vous êtes un petit peu perdus sans moi", pendant le match de football ; "Il le dit dans les quatre, bandes d’incultes", quand les trois amis s’interrogent à propos d’une citation de L’Arme fatale ; "C’est fou qu’à ton âge, t’aies encore besoin d’une femme pour t’habiller", à Boris dans les vestiaires après le match.

L’orgueil est visible par le refus de faire savoir son état à ses trois meilleurs amis. Il est manifesté aussi dans le bar où elle fait réviser leur bac à Maxime et Cassandre quand Boris lui dit qu’il n’a plus jamais passé une nuit entière avec une femme depuis leur séparation : "Tu t’en remettras jamais. […] C’est sûr, t’auras du mal à retrouver une nana comme moi. Un petit peu moins bien, ça irait quand même, non ?"

Charlie montre son souci de l’image : "Tu filmes que mes dents, salaud", proteste-t-elle lors de la fête d’anniversaire pour ses 30 ans ; "Ça va, j’suis… J’suis assez ridicule pour vous là ? C’est bien ?", demande-t-elle aux trois amis qui lui ont acheté la peluche sac à dos dans la boutique de l’aéroport.

Identification avancée : Charlie est un 2 α de sous-type sexuel ("Séduction agressive").

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