Fusion et différenciation dans les relations
James E. Jennings, Ph.D (Traduction par Fabien Chabreuil)
Cet article décrit le processus psychologique connu sous le nom de "fusion" qui est la réponse à deux besoins apparemment contradictoires : être soi-même et être en relation. Chacun des neuf types de l'Ennéagramme a sa propre manière de répondre à ces deux impulsions. Deux exemples seront donnés : a) comment une adolescente, qui est un 4 sain, se relie à elle-même, à ses parents et à ses amis ; b) comment un homme d'âge mûr, qui est un 9 moyen à dysfonctionnel, se relie à lui-même, à sa femme et à ses enfants.
Une relation personnelle entre deux êtres humains est-elle au fond possible ? Beaucoup des films de Woody Allen (Annie Hall, Intérieurs, Manhattan, La Rose pourpre du Caire), comme sa relation avec Mia Farrow dans la vie réelle, semblent répondre oui et non. Oui, pour un temps et avec une grande souffrance, et parfois non, avec une encore plus grande souffrance. Qu'est-ce qui rend si difficile à deux personnes de créer une relation qui soit mutuellement satisfaisante et enrichissante et qui s'améliore avec le temps ?
Frank Sinatra l'a si bien chanté : "J'ai fait à ma façon." Cette chanson, c'est sa vie. Frank voulait être lui-même. Est-ce que vos yeux brillent quand vous entendez cette chanson ? Est-il très important pour vous d'être vous-même, de vivre votre vie à votre manière ? Détestez-vous être contrôlé, suivre un chemin défini par quelqu'un d'autre ? Admirez-vous l'homme indépendant ou la femme puissante qui peut résister aux pressions des autres ? De Daniel Boone à Annie Oakley, de John Wayne à Mère Teresa ou Dan Jensen, les Américains admirent les personnes indépendantes qui s'appuient sur leur force intérieure pour vaincre malgré des difficultés accablantes.
Mais avec cette recherche d'indépendance vient une peur tourmentante. Et si vous vous retrouviez seul ? Et si personne ne vous aimait réellement, ni ne prenait soin de vous ? Frank Sinatra a vécu à sa façon. Il a quitté sa femme Nancy et ses deux petits enfants pour passer des bras d'une femme à ceux d'une autre, et encore une autre… Il voulait être libre. Il voulait aussi être en contact fréquent avec ses amis du "Rat Pack". Égal au désir d'être soi-même est un autre désir, être en relation. Avec ce besoin de relation vient une autre peur tout aussi tourmentante. Et si vous étiez tellement proche de quelqu'un que vous commenciez à vous perdre dans la relation. Un mari a formulé ceci ainsi : "Elle a pris les trois-quarts de moi et une moitié d'elle-même et elle a mis les morceaux ensemble pour former une personne entière."
Vous voulez être vous-même et vous voulez être en relation. L'interaction dynamique entre ces deux impulsions opposées vous définit en tant qu'être humain. Si l'une d'entre elles devenait dominante au point de masquer complètement l'autre, vous feriez violence à votre nature. Le besoin d'être en relation peut aboutir à une fusion émotionnelle. La fusion amène à se sentir mal. Elle blesse. Elle inquiète. Vous voulez vous échapper. La lutte pour survivre en tant qu'être séparé conduit à la distance émotionnelle. La fusion émotionnelle conduit toujours à la distance émotionnelle et cette distance peut aboutir à la fin de la relation. Mais cela aussi amène à se sentir mal, blessé et inquiet.
Être humain, c'est être anxieux. Votre anxiété vous pousse à la fusion afin de préserver vos relations. (Fusionner, c'est se perdre soi-même.) Votre anxiété consécutive à la perte de soi vous pousse à la distance émotionnelle pour préserver votre être propre. (La distance émotionnelle est la perte de la relation.) Le problème avec la fusion, c'est qu'elle est câblée à l'intérieur de chacun d'entre nous. Quand vous fusionnez, vous vous identifiez à la personne à laquelle vous cherchez à vous relier. C'est comme si, au niveau émotionnel, l'autre personne était une extension de vous, ou vous d'elle. Le problème est comment être capable d'être proche émotionnellement sans se perdre dans l'autre et comment garder une distance personnelle sans mettre fin à la relation.
Y a-t-il un espoir ? Y a-t-il un moyen d'en sortir ? Existe-t-il une possibilité d'être réellement soi et d'avoir des relations authentiques ? Il y a un espoir. Il y a un moyen d'en sortir. Ce n'est pas facile. Le remède à la fusion est la différenciation de soi. C'est une expression utilisée par les psychologues spécialisés en systémique familiale. C'est l'opposé de la fusion émotionnelle. C'est être clair à propos de ce qui vous appartient sans se couper ou se distancier émotionnellement des autres.
Vous voulez être une personne séparée et avoir des relations encore plus intimes, et faire les deux à la fois. L'aboutissement de la lutte de la vie est d'être neutralisé ou différencié. Quand vous êtes différencié, vous agissez rationnellement plutôt que de réagir impulsivement. La différenciation est votre capacité croissante à rechercher la vérité et à posséder votre propre réalité, tout en restant en contact avec ceux qui appartiennent à votre monde émotionnel. Vous êtes capable de penser à propos de vos pensées, de vos émotions, de vos croyances, de vos volontés et de vos désirs. Les gens et les choses sont encore là, exactement comme avant. Mais vous êtes capable d'agir au lieu de réagir. Vous ressentez encore votre anxiété, mais vous agissez à partir d'un Soi solide plutôt que de réagir à partir de pseudo-Soi. La différenciation est la capacité à posséder entièrement votre propre expérience, tout en étant encore connecté aux personnes significatives de votre système émotionnel.
Le pouvoir d'être vous-même réside à l'intérieur de vous. Pour vous libérer, vous devez avoir la volonté de vous dire la vérité. Vous devez renoncer au luxe d'être une victime. Vous devez cesser de blâmer vos parents, Dieu, le destin, le gouvernement, votre patron, la couleur de votre peau, votre âge, votre sexe ou votre orientation sexuelle, vos problèmes d'addiction, vos limitations physiques, mentales ou émotionnelles, votre conjoint, votre partenaire, vos enfants… Vous pouvez garder et conserver ce qui reflète vraiment votre réalité. Vous pouvez abandonner ce que vous appelez vous, et que les autres appellent vous, mais qui ne reflète pas vraiment votre réalité.
Vous n'êtes pas encore tout ce que vous serez. Vous n'êtes pas encore terminé. Exactement comme un gland qui a le potentiel de devenir un chêne, vous avez un énorme potentiel pour développer votre Moi au fur et à mesure que vous continuez à croître et à changer. Remarquer qu'un gland ne pousse pas dans le vide. Il pousse en relation avec son environnement. Cela est vrai de vous aussi.
Un être humain n'existe pas en dehors des relations. C'est une maxime difficile, une maxime que beaucoup d'hommes trouvent difficile à croire quand ils l'entendent pour la première fois. Elle semble être une gifle à la face du mythe américain, celui de l'individu farouche, du self-made-man qui n'existe que par lui-même et ne dépend de personne. Remarquez que j'ai utilisé le genre masculin. La plupart des femmes se contentent de rire à ce mythe parce qu'elles réalisent à quel point il est absurde. Les femmes ont un corps conçu pour porter des bébés. Elles savent que les bébés ne se font pas tout seuls, qu'ils sont encore plus incapables de passer par eux-mêmes de la totale dépendance de l'enfance à la relative indépendance de l'âge adulte. La réalité est que nous sommes des créatures terrestres, totalement dépendantes de notre environnement pour notre existence et interdépendantes les unes des autres.
Au cours de votre développement dans le ventre maternel, vous êtes passé d'une unique cellule fertilisée à un enfant humain complètement formé. Il paraît évident que vous êtes né avec une prédisposition pour certaines caractéristiques de personnalité. Mais c'est dans l'interaction avec les personnes qui ont pris soin de vous que votre personnalité a acquis sa forme finale. Votre personnalité est votre manière caractéristique d'être dans le monde, de vous relier au monde. Elle est la façon dont vous luttez avec les deux impulsions jumelles, pour survivre et croître comme un individu unique, séparé et relié aux autres.
Beaucoup de théoriciens de la personnalité parlent d'elle comme si c'était une sorte d'entité à l'intérieur de vous, vous laissant tout juste savoir qui vous êtes. Un avantage net de l'Ennéagramme est qu'il ne vous dit pas tant qui vous êtes mais comment vous êtes. Il décrit comment vous vous reliez à la fois à vous-même et aux autres. Parmi les contributions majeures de Riso et Hudson à notre connaissance de l'Ennéagramme, il y a la description des neuf façons possibles dont un enfant peut se relier aux personnes qui prennent soin de lui dans sa toute petite enfance, la figure nourricière et la figure protectrice. Cette manière initiale de se relier contribue au développement de chacun des neuf types de personnalité.
Deux exemples vont rendre ce processus plus clair : a) comment une adolescente (qui est un 4 sain) se relie à elle-même, à ses parents et à ses amis ; et b) comment un homme d'âge mûr (qui est un 9 moyen à dysfonctionnel) se relie à lui-même, à sa femme et à ses enfants.
Je connais une jeune femme, appelons-la Suzanne, qui a une relation chaleureuse, ouverte, aimante et affectueuse avec ses parents. Elle n'a aucune difficulté à exprimer ses sentiments positifs ou négatifs envers l'un ou l'autre. Pourtant elle a beaucoup des caractéristiques d'un 4 sain. Comment est-ce possible ? Le 4 n'est-il pas censé être relié négativement aux deux parents ? Une écoute attentive aide à comprendre ce qu'elle a à dire. Suzanne a un frère aîné, maintenant marié et ne vivant plus à la maison, qui lui a dit récemment à quel point il avait été jaloux d'elle à sa naissance. Il lui a raconté qu'il s'arrangeait pour la faire pleurer. D'après Suzanne, non seulement Marc était la cause de la détresse de Suzanne, mais il rendait aussi la vie difficile à ses parents. En conséquence, selon Suzanne, ses parents passaient la plupart de leur temps à s'occuper de lui plutôt que d'elle ou de ses besoins. Suzanne tourna alors son attention vers l'intérieur et développa ainsi la personnalité qui est "orientée négativement vis-à-vis des figures nourricière et protectrice". Enfant, Suzanne eut une série d'héroïnes de fiction, des femmes solides qui réussissaient à triompher de grandes difficultés. Sa préférée était Anne of Green Gables. Elle raconte qu'elle a lu tous les livres et regardé les épisodes de la série plusieurs fois. Anne of Green Gables est l'histoire d'une orpheline qui vit sur l'Île Prince Edward et dont la force intérieure lui permet de surmonter la mort de ses parents et les nombreux obstacles qu'elle rencontre au cours de sa vie. Anne of Green Gables doit résoudre plusieurs problèmes relationnels (le premier étant celui avec le couple qui l'a recueillie) et elle réussit à le faire avec succès et sans se perdre elle-même.
L'histoire de ce 4 nous apprend qu'une "orientation négative vis-à-vis des deux parents" peut décrire une expérience que vit l'enfant et ne peut pas être considérée seulement comme le résultat d'émotions négatives que lui manifesteraient ses deux parents. Cela signifie encore moins qu'elle a une base permanente de sentiments négatifs envers ses deux parents. Si cela est vrai pour les 4, c'est vrai pour n'importe quel autre type. Nous devons regarder au-delà des évidences.
Un autre exemple va rendre cela encore plus clair. John est un 9. Les 9 développent une orientation positive vis-à-vis des deux parents. Mais John semble avoir beaucoup de ressentiment envers ses parents, quoiqu'il le garde caché la plupart du temps, même de sa propre conscience. Il apparaît toutefois dans ses comportements. John était le seul fils de ses parents et ils le trouvaient merveilleux parce qu'il ne "leur causait pas de soucis". Il dit qu'il était "le favori". La sœur de John causait "beaucoup trop de problèmes". Elle "inquiétait" sa mère parce qu'elle voulait faire du patin à roulettes et de la bicyclette et contrariait son père parce qu'elle ne passait pas tout son temps libre dans la blanchisserie avec ses parents. À l'inverse, John était un enfant "bien". Il ne jouait pas à l'extérieur et n'inquiétait donc pas sa mère, et il passait tout son temps libre à travailler au magasin. De fait, John abandonna même ses études parce que ses parents voulaient qu'il travaille avec eux. John profitait de l'attitude positive de ses parents à son égard mais il se sent encore piégé par elle. Ses parents, maintenant tous les deux décédés, lui ont laissé le magasin qu'il réussit à mal gérer. Il n'a pas encore pu décider s'il voulait en faire une affaire qui marche, le vendre ou tout simplement le fermer. En fait, il ne décide pas grand-chose. Dans son cas, l'expérience d'avoir une orientation positive envers ses deux parents ne semble pas avoir été une si bonne chose.
Quelles relations vit ce 9 aujourd'hui ? John se sent paralysé. Il ne peut pas bouger. Écoutons-le décrire son expérience des relations. "Je me sens accablé, toujours accablé. Il y a trop de choses à faire, trop de demandes. Dans mon esprit, c'est une contrainte. Mais si les gens me laissent seul, je ne suis pas heureux. Si j'y pense, je ne suis tout simplement pas heureux. Je suis une personne misérable. Si je suis actif, je ne suis pas heureux. Si je ne suis pas actif, je suis misérable. Je peux transformer des petits problèmes en crises majeures. Je suis un vrai Gémeaux. Je ne sais pas si j'ai peur de l'échec ou peur de la réussite. Je veux aussi peu de disputes que possible. Pour moi, une bonne relation est une relation sans dispute… Je ne sais pas si c'est réaliste… J'ai mal à l'estomac… Très souvent, j'ai l'impression de n'avoir aucun sentiment. Les sentiments forts sont une source de disputes. Je ne veux pas voir ce qui n'est pas plaisant. Je prends soin des autres… quand je le peux. J'ai peur qu'il arrive quelque chose à mes enfants. Mais alors, les enfants me perturbent. Je suis si fier de mon fils. Il se comporte comme si j'étais quelqu'un de très important dans sa vie… Je ne comprends pas pourquoi il ressent les choses ainsi. Mon fils voudrait que je le conduise chez un de ses amis. C'est une sorte d'ennui. Je ferai n'importe quoi pour éviter la souffrance ou l'ennui."
Et après ? Écoutons le peu plus… "Cela n'a pas l'importance. Personne ne se soucie réellement de moi ou de mes sentiments. Je ne me soucie pas réellement de mes sentiments ou de quelqu'un d'autre. Ma femme dit que je suis la personne la plus égocentrique qu'elle connaisse, la plus exigeante. Elle ne m'apprécie pas. Est-ce que mes enfants apprécient réellement le père qu'ils ont ?" John ne fait pas vraiment le lien avec la manière dont ses parents se sont comportés vis-à-vis de lui et lui vis-à-vis d'eux. Est-ce que les parents de John appréciaient leur fils ? Étaient-ils conscients qu'il était une personne distincte d'eux ? Est-ce que les parents de John se souciaient de ses sentiments ? Même maintenant, est-ce que John prend ses sentiments en compte ?
Comment John se relie-t-il aux autres personnes significatives de sa vie, à sa femme ? En surface, il semble si placide, si facile. Pourtant, sa femme ressent une frustration continuelle. Elle ne peut pas compter sur lui. Il est fréquemment en retard et même quand il est d'accord pour faire quelque chose, il "oublie" tout simplement. Il n'y a pas de relations physiques. John en est incapable. Quand il est suggéré que son impuissance puisse être liée au fait qu'il boive, John le nie. Il affirme qu'il ne boit pas tant cela. Il reconnaît boire chaque jour, mais il fait vite remarquer qu'il n'est jamais ivre.
Remarquez comment John réagit à ce qu'il perçoit comme un conflit en allant vers le côté négatif du 6. Il ne peut rien décider. Ce mouvement le laisse paralysé. Dans la situation présente, c'est cette tentative permanente d'éviter le conflit qui empêche John d'obtenir ce qu'il prétend désirer. Vous obtenez ce que vous évitez. Actuellement, John perçoit sa vie comme étant la plupart du temps conflictuelle.
Même si les neuf types de personnalité ont tous un élément d'agressivité en eux, ce sont les trois membres de la triade instinctive, le 8, le 9 et le 1, qui en manifestent le plus vis-à-vis des autres. Le 8, avec sa grande peur d'être dominé, a tendance à être possessif avec les personnes significatives de sa vie. Le 1 est agressif en s'accrochant à ce qu'il pense être juste. Remarquez aussi l'agressivité cachée présente dans la façon dont John est en relation avec les autres. Le comportement de John est clairement passif-agressif, même s'il nie tout sentiment négatif.
John est coincé. L'Ennéagramme montre aussi la voie de la croissance et de la transformation pour John. Pour se libérer, il doit aller vers le côté positif du 3. Il doit se dire la vérité. Souvent, la vie est un conflit. John doit choisir le conflit, choisir l'inconfort, le vivre, l'assumer, plutôt que de chercher à l'éviter. Il doit l'accepter, se l'approprier et se dire à lui-même la vérité. C'est son expérience. C'est entièrement à lui. Quand John décide de le choisir, de le faire sien, d'en être responsable, l'inconfort perd de son pouvoir. Le paradoxe est que la vie sera beaucoup moins conflictuelle pour John dès qu'il cessera d'empêcher et d'éviter les conflits.
Dans ces deux exemples nous avons vu comment chaque personnalité a sa manière propre d'affronter le problème consistant à grandir en tant que personne unique tout en développant des relations intimes de plus en plus profondes.
Suzanne est un 4 sain. Elle vit des sentiments intenses ; elle est très créative et a un grand sens artistique. Elle est aussi très attentive et possède un bon sens de l'humour. Elle est douce et très empathique avec les autres. Dans sa quête intérieure, elle est continuellement à la recherche de modèles positifs qui l'aident à se définir plus clairement. Elle est consciente de ses sentiments, de ses croyances, de ses valeurs et de ses expériences et elle en prend la responsabilité. Elle reconnaît qu'ils lui appartiennent. Elle veut se montrer telle qu'elle est, aussi bien à ses parents qu'à ses amis intimes. Elle est capable d'écouter ce qu'ont à dire les personnes importantes de sa vie. Elle apprécie ses amis et elle chérit son temps et son espace personnels. Plus la frontière émotionnelle entre elle et les autres est claire, meilleures sont ses relations.
Quel contraste avec John, un 9 qui fonctionne dans les niveaux moyen et dysfonctionnel. Quand il est stressé, il va vers le côté négatif de la personnalité du 6. Il ne peut pas se faire d'opinion. Il fusionne avec les autres d'une façon typique du 9, en devenant inconscient. La frontière émotionnelle entre John et les autres est nébuleuse et peu claire. Sa position est aussi bien définie que du brouillard, mais quand vous entrez dans ce brouillard, vous rencontrez cet objet massif et inamovible. Ce n'est pas une position, c'est simplement une résistance massive au fait de bouger. Il ne combat pas ouvertement les autres personnes significatives de sa vie ; il est d'accord avec elles et les étouffe doucement. Ce sont elles qui ressentent l'ennui, la gêne, la frustration. Mais, il est si difficile de partir. Il suinte la gentillesse comme ce ruban collant des pièges à mouches.
Chaque type de l'Ennéagramme à sa manière caractéristique d'affronter le problème de la fusion et de la différenciation. Cet article s'est concentré sur la manière dont un 4 sain et un 9 moyen à dysfonctionnel résolvent ce dilemme. Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire, mais c'est une autre histoire.
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