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Les types, la santé et la maladie (1e partie)
Maurizio Cusani (Traduction par Fabien Chabreuil)

Les maladies psychosomatiques sont des maladies psychologiques qui se manifestent comme des maladies somatiques. Le patient n'est pas conscient de ce mécanisme et croit généralement, en toute bonne foi, être victime d'une maladie habituelle avec des symptômes douloureux, d'une réaction de conversion (transformation d'émotions en manifestations physiques) ou des deux.

Les symptômes douloureux peuvent se manifester dans n'importe quelle partie du corps, alors que les réactions de conversion sont connectées à un ensemble beaucoup plus vaste de symptômes, comme la parésie [Note du traducteur : la parésie est une paralysie partielle ou incomplète manifestée par une simple diminution de la force musculaire], des problèmes de déglutition, des distorsions visuelles ou auditives et des problèmes respiratoires. Les symptômes de conversion peuvent apparaître dans n'importe quel endroit du corps et être douloureux ou non.

Une maladie psychosomatique se caractérise par l'absence de réaction physique aux tests de diagnostic et par la persistance des symptômes pendant au moins un mois. Le patient se plaint d'un problème malgré l'absence de preuve diagnostique. Il n'y a en aucun cas mensonge ou simulation.

Les maladies somatiques sont généralement, et pas seulement sur un plan inconscient, considérées comme plus "respectables" que les maladies psychologiques et les patients sont souvent plus résistants à accepter un tel diagnostic. Pourtant, une maladie psychosomatique peut procurer certains avantages au patient : elle incite les autres personnes à l'aider, elle offre au patient une bonne excuse pour ne pas effectuer certaines tâches fatigantes ou désagréables, y compris la résolution de ses dilemmes psychologiques.

Des études récentes semblent indiquer une nette augmentation du nombre de maladies psychosomatiques. Selon certaines statistiques, elles seraient à l'origine de 40 à 50 % des visites chez le médecin généraliste et de 30 à 40 % des appels aux urgences. Quelques praticiens vont encore plus loin et considèrent que quasiment toutes les maladies sont psychosomatiques.

Une hypothèse aussi extrême est plus facilement acceptable du point de vue de la psycho-neuro-immunologie selon laquelle les facteurs psychologiques sont à l'origine du développement et du maintien des maladies, voire en sont la seule cause.

Maladie et stratégies de défense

Tout conflit psychologique déclenche une stratégie de défense. Selon les théories d'Anna Freud, ces stratégies sont les mécanismes que l'ego met en œuvre pour éviter les conflits ou la douleur ou pour trouver un équilibre entre les demandes du ça et celles du superego. Ces mécanismes peuvent être complètement inconscients et être à l'origine de conflits, de souffrances ou de maladies. La maladie est l'expression d'une tentative de défense.

Échapper à ses mécanismes de défense n'est pas chose simple. Un des moyens les plus aisés est de "relativiser" ses propres actions ou de les considérer comme impersonnelles. Il existe d'autres stratégies comme inverser le sujet et l'objet dans un conflit, éviter de communiquer directement avec la personne en face de nous ou lui laisser la charge de la décision.

Hippocrate disait qu'un esprit sain ne peut pas être victime d'une maladie. Du point de vue de la médecine psychosomatique, nous pouvons actuellement affirmer que chacun d'entre nous peut parfois trouver avantageux d'être malade.

Je propose que chaque profil de personnalité exprime la maladie d'une façon spécifique résultant de l'interaction entre son mécanisme de défense et sa compulsion, tous deux issus de ce qu'Antonio Barbato appelle la blessure ou le drame originel [De l'essence à la naissance de l'ego, EM Mai/Juin 2001]. De ce point de vue, la compulsion est ce qui déclenche notre mécanisme automatique d'évitement et prévaut sur notre comportement conscient et volontaire, tandis que la blessure ou le drame originel a causé et continue de causer toute une série d'effets.

Mécanismes de défense

Type 1. Formation réactionnelle
Type 2. Répression
Type 3. Identification
Type 4. Introjection
Type 5. Isolation
Type 6. Projection
Type 7. Rationalisation
Type 8. Déni
Type 9. Narcotisation

Compulsion

Le type 1 évite de manifester la colère
Le type 2 évite d'être perçu comme ayant des besoins
Le type 3 évite l'échec en termes d'image de soi
Le type 4 évite la grisaille de la routine
Le type 5 évite l'inadéquation ou le vide
Le type 6 évite d'être personnellement rejeté
Le type 7 évite la peine et la souffrance
Le type 8 évite de se montrer vulnérable
Le type 9 évite tout conflit

Blessure ou drame originel

Type 1. Humiliation
Type 2. Abandon
Type 3. Mépris
Type 4. Désespoir
Type 5. Limitation
Type 6. Ordres contradictoires
Type 7. Bonheur obligé
Type 8. Abus
Type 9. Résignation

Enfin, être influencé par tel ou tel sous-type instinctif introduit des nuances dans notre caractère et peut contribuer à déclencher ou à prévenir les maladies psychosomatiques. Arrivé ici, il est important d'insister sur le fait que tout individu, quel que soit son type dans l'Ennéagramme, est affecté par les trois centres instinctif, émotionnel et mental. Une interaction déséquilibrée entre ces centres, distincts mais néanmoins connectés, peut produire des stress conduisant à des maladies psychologiques ou psychosomatiques.

Les"niveaux de développement"

Selon Don Riso, nous pouvons distinguer empiriquement neuf niveaux de développement au sein de chaque type de personnalité. Les niveaux 1 à 3 sont considérés comme sains, c'est-à-dire comme permettant à une personne de s'intégrer dans son type et d'en exprimer au mieux les talents particuliers. Les niveaux 4 à 6 sont considérés comme moyens ou normaux et la personne exprime les talents et les limitations de son type dans des proportions à peu près égales. Les niveaux 7 à 9 sont malsains et l'équilibre de la personnalité commence à se rompre, ce qui permet potentiellement l'apparition de maladies psychologiques ou psychosomatiques.

Dans The Way of Silence and the Way of Words, Claudio Naranjo décrit ainsi les états négatifs dans lesquels chaque type peut descendre :

Type 1 Obsessionnel et rigide
Type 2 Hystérique et égocentrique
Type 3 Narcissique et hystérique
Type 4 Auto-mutilatoire et dépressif
Type 5 Schizoïde
Type 6 Paranoïaque et incertain (passif ou hyperactif)
Type 7 Maniaque et charlatanesque
Type 8 Narcissique phallique et antisocial
Type 9 Dépendant (symbiotique) et renonciateur

Conclusion

Selon la médecine psychosomatique, la maladie vient de l'incapacité à accepter et à résoudre des stress internes, qui sont souvent ignorés en raison d'autres avantages, quand nous décidons inconsciemment que nos objectifs de vie sont plus importants que les conséquences de la maladie. Ainsi, un individu sans stress internes ne devrait pas tomber malade.

Quoi qu'il en soit, il est certain que la maladie tend à se produire quand un individu doit faire face à des événements particulièrement stressants ou avec ce que les praticiens de l'Ennéagramme appellent la descente dans les niveaux malsains de la personnalité.

Les descriptions qui suivent illustrent, pour chaque type de personnalité, quelques-unes des conséquences de cette "descente aux abîmes". J'ai utilisé des études de cas issus de ma propre spécialité, l'ophtalmologie.

Type 1 - Colère

La tension est toujours soigneusement cachée dans la personnalité des 1. La colère, leur péché mortel, est souvent, si ce n'est toujours, retenue. Les maladies du 1 proviennent généralement d'un trop-plein de rage réprimée. On peut remarquer que quand un 1 réussit à se libérer de cette tension mortelle, sa santé s'améliore ; il tombe rarement malade et quand c'est le cas, il guérit facilement.

Parfois, devenir plus tolérant suffit à orienter les 1 vers la guérison, mais généralement leur moyen le plus facile et le plus plaisant de s'en tirer est de trouver une manière différente et personnelle de laisser sortir leur fureur. Ils peuvent exprimer leur rage en tapant en secret sur un punching-ball, ou en criant dans un oreiller dans une pièce vide, ou ils peuvent simplement apprendre à être plus libre et plus à l'aise avec les étrangers et avec leurs proches.

Apprendre à placer son attention sur des choses agréables avant de faire son devoir, trouver des moyens d'apprécier les beautés de la nature, sont pour les 1 des moyens appropriés d'améliorer leur santé. Pour certains 1, la maladie peut être une occasion d'exprimer des tendances punitives à leur égard ou à celui des autres.

Dans le domaine de l'ophtalmologie, on trouve aussi bien des pathologies aiguës comme la chorio-rétinopathie séreuse centrale (une forme d'œdème impliquant la pupille et la rétine) que des pathologies évolutives chroniques comme le kératocône bilatéral (une forme d'astigmatisme causée par une protrusion de la cornée). Il est aussi possible de rencontrer de l'hypermétropie et l'astigmatisme hypermétrope, des glaucomes par fermeture de l'angle, de l'ésophorie et de l'ésotropie (formes de strabisme). En médecine générale, la personnalité anale du 1, surtout dans le sous-type conservation ou social, peut se manifester par de l'insomnie, de la constipation, des colites, un ulcère gastroduodénal, des calculs dans la vésicule biliaire, de l'hypertension, des crises d'ischémie [Note du traducteur : arrêt ou insuffisance de la circulation sanguine dans une partie du corps ou un organe, qui prive les cellules d'apport d'oxygène et entraîne leur nécrose] transitoire et différentes sortes de maux de tête. Le sous-type conservation peut manifester des symptômes comme le bégaiement, alors que le sous-type sexuel peut montrer une jalousie obsessionnelle et dévastatrice qui peut même aboutir à des crimes passionnels. S'il est influencé négativement par sa liaison au 4, le 1 peut vivre des états dépressifs pouvant aller jusqu'au suicide comme expression ultime de sa culpabilité. Par contre, si la connexion au 7 est négative, cela peut conduire à un excès d'auto-indulgence, à la consommation de substances stimulantes (alcool ou drogue) ou à des crises de panique. Des cas étranges de calvitie (alopécie aerata) ont été observés chez des jeunes femmes de type 1.

Une tendance forte à l'autocritique, fréquente chez le sous-type conservation, avait poussé une femme 1 à attribuer le déclin de sa vue à sa nervosité alors qu'elle était affectée par un début de cataracte.

Les 1 ayant une constitution asthénique sont généralement grands et graves. Des circonstances ou des engagements particulièrement stressants peuvent les pousser à la dépression.

Les pathologies utérines, mammaires et ovarienne cystique sont fréquentes chez les femmes 1. Elles considèrent la chirurgie esthétique comme un moyen acceptable de corriger ou d'améliorer leur corps. Les drogues socialement acceptables, comme la cigarette, leur permettent de soulager leur colère réprimée.

Quand ils vont chez le médecin, beaucoup de 1 apportent une liste de questions à poser, de symptômes à décrire ou d'effets du traitement à signaler. Les 5 et les 6 peuvent faire de même, mais c'est moins fréquent. Bien que les motivations des 5 et des 6 soient différentes, on doit garder à l'esprit que ces deux types ont le 1 comme "point d'opposition". Quoi qu'il en soit, les 1 sont motivés par le désir d'être précis, alors que les 5 apprécient d'être analytiques (et présupposent que leur médecin en a besoin) et les 6 peuvent amener une liste de peur d'oublier de mentionner quelque chose d'important.

Les 1 peuvent négliger de consulter parce que les besoins des autres sont considérés comme plus importants. De plus, quand on cherche à être parfait, la maladie n'a guère de place dans le tableau.

Les 1 apprécient de se reposer à la campagne, à la montagne ou en forêt et préfèrent les thérapies qui leur permettent d'être dans la nature ; viennent à l'esprit le zen ou l'énothérapie (une thérapie qui utilise des extraits de raisin et de vin et qui implique des visites prolongées dans des vignes). Dans la plupart des cas, il est suffisant que les 1 travaillent sur leur centre instinctif, mais si la pathologie est sérieuse, ils peuvent aussi avoir à se concentrer sur leur centre mental. Une fois qu'ils ont réalisé qu'ils sont malades et qu'ils l'ont accepté, les 1 sont très obéissants et suivent avec précision les instructions qui leur sont données. Ils tiennent à ce que leur thérapeute soit tout aussi précis et sont toujours désireux de discuter en détail de leurs thérapies présentes et passées. Ils relèvent explicitement toute erreur commise par le thérapeute.

Que faire ?

Les 1 doivent apprendre à :

  • renoncer à contrôler,
  • être plus tolérant,
  • exprimer leur colère d'une manière appropriée,
  • planifier des moments de divertissement,
  • pratiquer des activités physiques dans la nature.

Cas cliniques

Une femme de 40 ans, élégante, avec une forte colère réprimée due à sa situation familiale, travaillait en faisant une traduction simultanée dans un avion. Lors d'une traduction complexe entre deux politiciens originaires de pays différents, elle s'aperçut soudainement qu'elle devenait totalement aveugle. Malgré son angoisse, elle réussit à poursuivre son travail et environ une heure plus tard, sa vue commença lentement à revenir. Vers la fin du voyage, elle pouvait à nouveau discerner les visages des deux politiciens. En quittant l'avion, elle eut encore des difficultés à voir les marches de l'escalier, mais finalement sa vue redevient normale. Les tests ne révélèrent aucune anomalie oculaire.

Trois ans plus tard, elle est encore extrêmement angoissée. Chaque année, elle fait faire des tests complets qui donnent des résultats parfaitement normaux. Elle est consciente qu'une colère profonde et triste ne la quitte jamais et elle vit avec la peur que surgisse un événement aussi traumatisant. Elle est convaincue que sa cécité temporaire avait une origine psychosomatique.

Un optométriste de 30 ans, méthodique et scrupuleux, reconnaît en souriant, mais sans vous regarder dans les yeux, que sa famille et ses amis le considèrent comme un emmerdeur pédant. Dans le passé, il a vécu au moins cinq épisodes de chorio-rétinopathie séreuse centrale. Quand un client (qui est supposé avoir toujours raison) lui tape sur les nerfs, il se débrouille pour aller s'isoler quelques minutes dans la cave située en dessous de sa boutique. Là, au milieu du matériel de son laboratoire, il a installé un punching-ball professionnel. Il met des gants de boxe et tape dessus de toutes ses forces jusqu'à ce qu'il soit fatigué. "Depuis que je fais cela, dit-il, non seulement je n'ai plus eu de rechutes, mais je suis en pleine forme !"

Type 2 - Orgueil

Les 2 ne peuvent pas se permettre d'être malade, car ils ont toujours à s'occuper ou à prendre soin de quelqu'un d'autre. Ils aiment être indépendants et évitent les situations où ils auraient à accepter l'aide d'autrui. Ils ont souvent un corps plus rond et plus souple que celui des 1 et sont généralement plus gais. Mais si les choses ne vont pas comme ils veulent, leur attitude peut changer radicalement.

Par exemple, quand les enfants ont grandi et quittent la maison, les 2 (surtout ceux de sous-type conservation) peuvent ne pas se sentir incités à être en forme et tomber malade pour attirer l'attention. Souvent les 2 ressentent les maladies des autres, particulièrement celles de leurs proches et de ceux qu'ils aiment, comme si c'étaient les leurs.

Les 2 sous stress peuvent se comporter comme des 8 et montrer un goût certain pour la colère et la vengeance. Leur colère, bouillante et violente, est à l'origine de leurs symptômes psychosomatiques. On peut dire qu'un manque d'attention et de gratitude les fait tomber malade et peut se manifester par des crises d'hypocondrie plus ou moins handicapantes. Les symptômes les plus fréquents sont des maux de tête et des douleurs réelles ou simulées. Les maux de tête sont, de façon presque séductrice, des demandes inconscientes d'attention. Je connais une 2 qui développe du psoriasis sur les mains comme moyen d'éviter de "donner un coup de main" aux autres.

Il n'est pas rare que les 2 laissent échapper un sentiment de bon droit et d'amertume "après tout ce qu'ils ont fait". La rancœur générée par des faveurs n'ayant pas été rendues peut aboutir à des explosions d'émotions et de colère de ne pas être compris. Les 2 sont connus pour leur habitude à se plaindre pour culpabiliser les autres et à être futiles, médisants, pleins de souffrances et dépressifs. Certains 2 trouvent une issue en mangeant avec excès, en consommant trop de médicaments, en se comportant comme des bouffons ou en devenant égocentriques ; d'autres deviennent des manipulateurs obsessionnels comme dans certains cas de syndrome oculaire de Munchausen (exagération grotesque des symptômes). Des 2 âgés peuvent devenir dépendants de la nourriture, de l'alcool ou de médicaments comme les tranquillisants, les antidépresseurs ou les analgésiques. Des 2 plus jeunes peuvent développer des formes d'asthme ou des troubles immunitaires comme la sclérodermie (épaississement de la peau) ou des syndromes myasthéniques (une forme de déficience musculaire).

Si les 2 montrent les symptômes des 4 désintégrés, ils s'apitoient sur eux-mêmes, deviennent dépressifs et geignards, et se sentent abandonnés de tous. Quand ils vont vers les côtés négatifs du 8, ils expriment de la haine et de l'insensibilité de manière dramatique et violente, pouvant aller jusqu'à l'homicide et à l'infanticide, un véritable syndrome de Médée. Dans de tels cas, il devient très difficile de les soigner.

Il est beaucoup plus facile de travailler avec les patients 2 souffrant d'arthrite rhumatoïde. Ils sont généralement faciles à vivre et calme (sous-type conservation) avec la tendance altruiste si caractéristique des 2. L'arthrite rhumatoïde semble agir comme un inhibiteur chronique de l'agressivité et des impulsions hostiles. De tels 2 commencent à ressembler à des 9, mais à la différence des 9, ils ne suivent pas les traitements et montrent une fausse résignation face à la vie, tout en essayant inconsciemment d'aggraver leur état afin d'attirer encore plus l'attention. Les 2 doivent travailler sur leur centre émotionnel à l'aide de techniques appropriées comme le rebirth ; si la situation est plus grave, ils doivent travailler aussi sur leur centre mental. Il faut garder à l'esprit que les 2 préfèrent les thérapies relationnelles et que la personnalité du thérapeute peut être plus importante que le traitement. Les 2 doivent être traités avec délicatesse pour éviter que leur humeur s'assombrisse, que l'orgueil prenne le dessus ou que la question "Au fond, qui suis-je ?" déclenche une profonde crise de doute et d'anxiété.

Que faire ?

Les 2 ont besoin de :

  • apprendre à tourner leur attention vers leur Soi intérieur,
  • réaliser que donner est en soi un acte de valeur,
  • cesser de donner pour recevoir,
  • identifier leurs vrais besoins,
  • essayer des thérapies émotionnelles.

Cas cliniques

Un juge de 45 ans devait examiner une affaire qui le dérangeait en raison des crimes commis et des personnes impliquées : il détestait avoir à traiter des cas insignifiants. Durant les interrogatoires, il s'aperçut soudain qu'il ne pouvait plus voir de l'œil droit. Dans les heures qui suivirent, il entreprit des examens, mais sa vision se rétablit spontanément. Les tests ne donnèrent aucun résultat positif, à l'exception d'une légère hypertension diastolique (minimum de pression sanguine trop élevé) dont il était déjà conscient. Il pensait que le fait de s'être senti chagriné pour les accusés l'avait fortement stressé et il fut d'accord pour surveiller plus étroitement sa condition physique et pour prendre prochainement des vacances.

Une veuve de 77 ans, ayant trois fils et une fille et paraissant épuisée et très malade, s'assit dans mon cabinet avec l'aide de sa fille. Elle parla vaguement de symptômes oculaires, mais détailla avec délectation toutes sortes de douleurs passées et présentes dans toutes les parties de son corps. Interrogée, sa fille parla d'une série sans fin de spécialistes, de tests et d'hospitalisation qui évoquait un état hypocondriaque. Apparemment dès que la fille s'était mariée et avait quitté la maison, la santé de sa mère avait immédiatement décliné. Elle refusait de sortir seule et toutes les aides à domiciles qui lui avaient été proposées semblaient être inefficaces. Elle exigeait que ses enfants lui téléphonent au moins une fois pas jour. Un examen oculaire minutieux ne donna aucun résultat positif. "Pas même une petite cataracte ?", demanda-t-elle avec espoir et déception.

Type 3 - Mensonge/Vanité

Le type 3 ne peut pas perdre de temps à être malade et le supporte très mal. Paradoxalement, c'est en étant malade qu'un 3 peut trouver un ancrage de sécurité et avoir une occasion de commencer à travailler sur son centre émotionnel. Sans doute à cause d'un manque d'aide extérieure, les 3 ont depuis l'enfance l'habitude de ne compter que sur eux-mêmes et ils continuent à l'âge adulte. Même malades, ils préfèrent dissimuler ce qu'ils ressentent de peur que les autres les jugent incapables et ils sont enclins à chercher les meilleurs soins et la meilleure technologie pour obtenir les meilleurs résultats pratiques.

Les 3 sont des personnalités très actives et agressives et ils ont tendance à développer des problèmes cardio-vasculaires. Concernant la vision, ils sont susceptibles de préférer les lentilles de contact aux lunettes et peuvent être facilement convaincus d'avoir recours à la chirurgie. Ils préfèrent des thérapies courtes et agressives et des cures rapides, même s'il y a des dommages collatéraux. Nous avons eu l'occasion d'observer plusieurs cas d'uvéite antérieure récurrente (inflammation de l'iris et du corps ciliaire) et de cancer de la peau.

Une femme de 40 ans a accepté de devenir myope plutôt que de porter des lunettes de lecture. Elle a entrepris une chirurgie au laser pour corriger sa vision de façon à voir en monovision sans lentilles correctrices. [Note du traducteur : la monovision consiste à corriger un œil pour voir de loin et un œil pour voir de près ; elle affecte le jugement des distances et la perception des profondeurs.]

Les 3 peuvent souffrir d'hypertension parce qu'ils sont souvent surchargés de travail et hyperactifs. Ils détestent vieillir ou être dépendants ; aussi ils ont volontiers recours à la chirurgie esthétique et choisissent des thérapies chirurgicales de préférence à des soins médicaux longs et interférant avec leur vie.

Parmi les 3, on peut trouver des "menteurs pathologiques" qui prétendent avoir été victimes d'une maladie rare et exotique, puis avoir été complètement guéri par quelque remède extraordinaire. Ils n'ont jamais été malades mais ils ont des stocks de ce remède à vendre ou ils sont partie prenante dans un livre qui en vante les mérites.

Généralement les 3 considèrent la maladie comme un véritable handicap dans la vie quotidienne. Quand ils vont vers le côté négatif du 6, les 3 soit deviennent oisifs et déprimés et se sentent vaincus, soit réagissent en étant cruels, froids ou agressifs. S'ils vont vers le côté négatif du 9, ils deviennent apathiques et noient leur chagrin dans l'alcool, les drogues (particulièrement la cocaïne) ou l'excès de nourriture ou de sommeil. Ils peuvent devenir catatoniques et se suicider par incapacité à gérer leur échec ou complètement impitoyables, déloyaux et sadiques pour essayer de protéger leur image ; par exemple, il y a eu des cas où des étudiants ont tué leurs parents plutôt que de leur avouer un échec à un examen.

Les 3 doivent fournir un travail continu pour entrer en contact avec leur centre émotionnel (par exemple avec le rebirth). Ils préfèrent des thérapies brèves et pragmatiques, particulièrement si elles sont recommandées par des docteurs célèbres et couronnés de succès ; un 3 veut que son médecin soit le meilleur des meilleurs.

Les 3 peuvent vivre beaucoup d'anxiété quand ils essayent d'entrer en contact avec leurs émotions, quand l'image qu'ils projettent s'effondre ou quand leur efficacité diminue. Cette anxiété peut encore s'accroître s'ils ne peuvent pas trouver de porte de sortie efficace.

Que faire ?

Les 3 ont besoin de :

  • entrer en contact avec leur monde intérieur,
  • être compétitif avec eux-mêmes plutôt qu'avec les autres,
  • partager des sentiments intimes avec au moins une personne,
  • trouver un moyen d'aider les autres,
  • renoncer à leur besoin d'être apprécié pour ce qu'ils font.

Cas cliniques

Une femme attirante de 35 ans, assistant-manager dans la direction d'une filiale bancaire en Italie, souffrait d'assombrissement intermittent de la vision des deux yeux. Une visite précédente à un ophtalmologiste n'avait trouvé aucune explication à ses symptômes. Tous les tests étaient négatifs. Elle se plaignait de vivre une situation particulièrement stressante parce qu'un de ses subordonnés avait détourné des fonds de la banque et qu'elle craignait d'être mutée.

Un homme d'affaires de 49 ans avait vendu sa petite entreprise familiale à une multinationale. À cette occasion, il a dit : "Je me demande ce que je ferai quand je redescendrai sur terre." Dans les trois jours, il a commencé à ne plus voir correctement de l'œil droit. Le diagnostic a révélé une uvéite antérieure aiguë que le traitement a guérie en dix jours. Il se plaint de se sentir inutile en n'ayant rien à faire.

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