Les 2 en psychothérapie
Carolyn Bartlett (Traduction par Béatrice Lateur Lacroix)
Présentation en thérapie
- Les 2 peuvent être charmants, séducteurs et flatteurs avec les thérapeutes.
- Ils peuvent être vêtus de façon attirante et se servir du contact visuel pour établir une relation chaleureuse et engageante.
- Ils peuvent agir émotionnellement, avec orgueil et quelquefois de façon histrionique.
- Ils peuvent être déconnectés de leurs propres besoins.
- Ils sont habituellement focalisés sur les relations et le fait d'être pourvoyeur d'aide.
- Ils peuvent venir en thérapie en voulant aider leurs partenaires ou les amener à entreprendre un travail thérapeutique sur eux.
- Ils peuvent donner sans limites ce qui conduit souvent à un état de dénuement et d'affolement, à la colère, à l'épuisement et à des demandes.
- Abus de substances : en dépit de leur apparente facilité sociale, de nombreux 2 ressentent une inquiétude sociale et relatent utiliser des substances avant, pendant et après des événements sociaux. Le but est de réprimer les sentiments malvenus. Comme le dit un 2 : "Mon utilisation des substances avait toujours pour objet de masquer mes sentiments et de rester aimable. Les drogues étaient un substitut aux sentiments."
Les 2 intégrés ou en voie de l'être sont en contact avec leurs propres sentiments et se relient facilement aux autres d'une façon émotionnelle. Ils se reconnaissent de la valeur et suivent avec foi ce qui est dans leur propre cœur, même quand ils reconnaissent et soutiennent le meilleur chez les autres.
Quand ils sont pris dans leur schéma malsain, les 2 "donnent pour recevoir" : ils donnent aux autres personnes ce qu'ils demandent eux-mêmes, tout en cachant leur attente que les autres agissent réciproquement. Ils peuvent devenir contrôlants, coléreux et pleins de ressentiments envers ceux qu'ils ont satisfaits à l'excès. Ils perdent le contact avec leurs propres sentiments et besoins réels, devenant quelquefois indirects, déloyaux et manipulateurs. Le style d'attention des 2 se focalise sur les relations, l'engagement avec les autres, la flatterie, le fait de faire plaisir et de soutenir les autres sélectivement, d'être aimé et d'avoir l'air bon.
Dans de nombreuses cultures, la persona 2 représente le type de la femme idéale. Être aidante, se sacrifier et être attentive aux autres sont des traits féminins hautement estimés. Les hommes 2 sont vus avec plus d'ambivalence et peuvent trouver que développer leur connexion avec le 8 (cf. "Les points de connexion" infra) est un antidote naturel à une image féminisée.
Les expériences infantiles et les défenses des adultes
Les enfants 2 ont un don inhérent de sensibilité émotionnelle et une compétence à deviner les besoins des autres. Sensible et charmeuse, la capacité des 2 à deviner les autres et à s'engager avec eux est évidente dès l'âge tendre. Ils savent ce dont les autres ont besoin et sont plus que quiconque capable d'y pourvoir, ce qui devient une source d'orgueil. Comme le dit un 2 : "En tant qu'enfant, je savais que les choses devaient aller bien et je faisais donc le nécessaire pour que ma famille ait l'air d'aller bien."
Le génogramme des 2 indique souvent que ces qualités étaient exploitées inconsciemment par des membres de la famille dans le besoin. Un parent déprimé mais pourtant doué est un terrain d'entraînement habituel qui prépare un futur se préoccupant trop des autres : "Mon père était légèrement déprimé. Quand je devins adolescente, cela empira et il se replia encore plus sur lui-même. Je pus percevoir ce dont il avait besoin et pensai que je pouvais être une meilleure femme pour lui que ne l'était ma mère." L'enfant 2 supprime n'importe quel sentiment susceptible de créer un conflit avec son rôle de donneur. L'attention est entièrement portée sur la personne à qui le 2 veut plaire.
Dans son livre Addiction to perfection, Marion Woodman décrit la persona fixée sur la satisfaction des autres pour survivre : "Si un individu est en train d'être nourri et materné émotionnellement par sa mère (ou une mère de substitution comme son mari, les proches, l'Église ou les valeurs collectives), elle est probablement en manque dans la relation à elle-même. Elle est dépendante de la mère et donc manipulable par elle ; elle est vulnérable à ses éloges ou à son rejet. Elle ne s'occupe pas d'elle-même et ses sentiments ne sont pas reconnus ou sont ignorés. Elle est émotionnellement affamée. Elle doit être parfaite dans l'espoir d'être aimée. Sa stabilité émotionnelle est déterminée par la réaction de quelqu'un d'autre. D'un côté, elle est manipulée et de l'autre, elle est une manipulatrice parce qu'elle ne peut pas faire autrement pour être aimée. Elle ne peut pas se reposer sur un amour qui l'accepte pour ce qu'elle est. Que les manipulateurs originels soient encore dans sa vie n'a pas d'importance ; ils sont vivants dans sa psyché sous forme de complexes psychologiques et si elle ne les projette pas sur ceux qu'elle aime, elle les retourne contre elle-même." [Woodman, Marion. Addiction to Perfection : The Still Unravished Bride. Inner City Books, 1982, p. 62.]
Étant donné que les 2 jouent des rôles d'aide auprès des autres, ils grandissent dans l'orgueil, croyant qu'ils n'ont pas de besoins pour eux-mêmes et qu'ils savent ce qui est le meilleur pour les autres. Ils entretiennent cet orgueil à travers le mécanisme de défense de répression, le bannissement involontaire et automatique dans l'inconscient des idées ou des sentiments inacceptables. Les 2 décrivent l'orgueil comme un état émotionnel de grandeur dans lequel les besoins des autres peuvent être facilement compris et satisfaits. Puisque l'orgueil est difficile à identifier de l'intérieur, il est le plus souvent non reconnu jusqu'à ce que le 2 expérimente l'humiliation, ce sentiment opposé : par exemple, quand les autres prennent d'un 2, mais ne reconnaissent pas sa contribution ou lorsqu'ils ne veulent pas ce que le 2 leur donne. Le 2 trouve humiliant d'être rejeté ou d'être surpris à avoir des besoins propres. À ces moments-là, le côté agressif, ou même vengeur, des 2 peut apparaître, souvent à la grande surprise des autres.
Quand les 2 répriment leurs sentiments, ils dénient être une personne vulnérable avec des besoins normaux. Une 2 vit cela amèrement quand son mariage se brisa : "À la fin de mon premier mariage, le jour où nous avons décidé de divorcer, je dis à mon futur ex-mari que j'étais en colère parce que j'avais toujours fait ce qu'il voulait. Il travaillait et je restais à la maison, je la rendais belle, je cuisinais beaucoup et je m'occupais de notre vie sociale. Tout cela parce qu'il voulait que je le fasse. Il agissait comme s'il n'était pas intéressé. Je ne voulais pas vraiment faire ces choses et j'avais mis mes désirs de côté. Il me regarda et dit : 'Je n'ai jamais voulu que tu fasses ces choses-là ; je ne t'ai jamais demandé de les faire.' Je devins vraiment sur la défensive dans un premier temps ; je ne voulais pas qu'il me dise que ces choses n'avaient aucun sens. Des semaines plus tard, je réalisais qu'il ne m'avait jamais demandé de faire ces choses-là bien que j'aurais pu jurer qu'il l'eût fait. Je voulais être comme un autre lui-même et j'avais épousé la personne la plus stable et fiable que j'avais pu trouver, réprimant totalement qui j'étais. J'étais devenue qui et ce que je pensais qu'il voulait que je sois. Pendant tout ce temps, je pensais qu'il appréciait ce que je faisais pour lui."
Un autre 2 commente : "Je réprimais le fait que ma jeune sœur était compétitive et amorale. J'avais besoin de croire qu'elle était quelqu'un d'autre avec moi. J'étais assez grande pour être l'ange pour nous deux. J'ai fait d'elle la sœur dont j'avais besoin et j'ai aimé cette effigie. Je devais garder réprimées beaucoup de choses pour maintenir mon illusion. Idéaliser la relation servait l'orgueil que j'avais de la sauver. Je comprends maintenant qu'elle percevait mon rôle très différemment. Quand je dépasse mon illusion pour voir la réalité des faits, je m'aperçois que je ne l'aimais pas tant que cela. Mais nous sommes capables d'avoir une relation plus honnête maintenant."
Ce qui amène les 2 en thérapie
Certains 2 arrivent en thérapie dépressifs, épuisés et frustrés que tous leurs efforts relationnels ne leur aient pas permis d'obtenir la satisfaction de leurs besoins. La thérapie offre aux 2 la possibilité de voir leurs besoins reconnus et ils sont souvent véritablement motivés pour comprendre leur compulsion à les réprimer.
Plusieurs 2 disent qu'ils ont découvert la thérapie quand l'un des autres membres de la famille était considéré comme le patient officiel au cours d'une thérapie familiale. C'est avec plein d'espoir et d'excitation que les 2 travaillent leurs conflits relationnels, car c'est un territoire qui leur est familier. Un 2 se souvient : "Ma première expérience de la thérapie eut lieu quand l'ensemble de ma famille au sens large participait au traitement de ma sœur hospitalisée. Je pensais que ce métier était fait pour moi. Je sus que je voulais faire ce genre de travail, que je devais être bonne à cela." Un autre ajoute : "Ma première expérience en ce domaine était une thérapie familiale. Notre fils aîné avait des problèmes d'abus de substances et quand il fut hospitalisé, je me suis formée à l'analyse des dynamiques familiales."
Quelques 2 se reconnaissent dans les descriptions du "syndrome de l'imposteur" et admettent que leur focalisation sur les relations les a aidés à réussir, mais n'était pas toujours sincère. Si la famille d'un 2 comprend un parent critique ou compétitif, ses succès peuvent lui apparaître comme des échecs : "J'obtiens énormément de reconnaissance dans mon travail. Les gens m'aiment, et je peux gérer tout ce qui se passe. Pourtant, j'entends toujours mon père me dire : 'Tu n'es qu'un menteur.' L'inquiétude et la honte sont juste derrière la reconnaissance." Un autre 2 ajoute : "J'ai fait un beau mariage et j'ai eu deux filles magnifiques. J'ai gagné un prix littéraire prestigieux, mais quelque chose n'allait pas à l'intérieur. Je n'avais jamais parlé à qui que ce soit de l'alcoolisme de ma mère et je ne savais pas ce qui était normal. J'entendais la voix de ma mère me dire : "Tu les bluffes." J'étais déprimée et j'ai commencé une thérapie pour m'occuper de cela."
Ce qui ne fonctionne pas
Les 2 sont naturellement des personnes qui guérissent et beaucoup trouvent leur voie dans les professions d'aide. Ils s'identifient avec le rôle de pourvoyeur de soins et peuvent être critiques à propos des compétences de leur thérapeute : "J'étais en train de regarder le thérapeute et je pensais que je devrais être assise à sa place. Je révérais son savoir et sa position, mais j'avais vite réalisé qu'elle n'était pas en contact avec les sentiments."
Un autre 2 se rappelle : "Mon mari et moi avons vu un conseiller conjugal six fois. Pendant ce travail, j'ai réalisé que je liguais le consultant avec moi contre mon mari. Je pouvais le voir me regarder pour que je l'approuve. J'ai gagné, ce qui est toujours ce qui se produit dans notre relation. J'ai confronté le thérapeute à la dernière séance et ai mis ce qui se passait sur le tapis. Nous n'y sommes pas retournés. J'ai vu ce qui se passait et j'ai changé par moi-même."
La chaleur et les talents interpersonnels des clients 2 peuvent représenter un défi dans la relation thérapeutique. Le client peut flatter le thérapeute ou le consultant en faisant qu'il se sente merveilleux. Si un thérapeute commence à se sentir exceptionnel pendant une séance, c'est une bonne idée de commencer à être particulièrement attentif au transfert et au contre-transfert. Nous avons tous des vulnérabilités et les 2 sont particulièrement talentueux à sentir les blessures d'une personne et à agir en tant que guérisseurs. Il est difficile pour un aidant d'être aidé.
La focalisation des 2 sur les relations peut aussi mener à la confusion des limites. Beaucoup de clients 2 auxquels j'ai parlé ont rapporté un schéma de relations inefficaces entre le client et le thérapeute où les limites professionnelles étaient devenues anormalement vagues. Ceci était notablement plus fréquent qu'avec les autres types de l'Ennéagramme.
Cette tendance me rappelle une 2 charismatique que j'ai traitée en début de carrière. Élevée dans une famille difficile, elle avait été en thérapie depuis qu'elle était une jeune femme. Lors de la première séance, elle me raconta l'histoire de son traitement avec plusieurs thérapeutes et consultants. Pour chacun, elle était devenue une amie personnelle ou une collaboratrice professionnelle, soit pendant, soit à la suite du traitement. Tout en l'écoutant, je pensais, avec quelques regrets, combien elle devait être une amie merveilleuse, chaleureuse et sensible. Je lui expliquais alors le cadre professionnel et son but. Elle fit un travail long et profond et plus tard mentionna que cela avait été un soulagement au début de savoir qu'elle n'aurait pas à devenir mon amie !
Les frontières affaiblies d'un thérapeute talentueux mais fragilisé ont été une cause confusion considérable pour un autre 2 : "Je voulais travailler avec un célèbre thérapeute de groupe. Je l'ai appelé et essayé de me vendre. Je me rappelle avoir essayé d'être suffisamment sympathique, facile mais intéressante, afin qu'il veuille travailler avec moi. Il comprit immédiatement que mes problèmes tournaient autour des désirs et des besoins. Il fut capable d'en résoudre certains et m'aida aussi à travailler avec la tension et à percevoir mes vieilles dynamiques familiales. J'apprécie les risques qu'il a pris. Malheureusement, il eut une relation inappropriée avec une personne du groupe dont j'étais devenue l'amie. Elle me le dit en secret et me demanda de ne pas en parler, même lorsque je lui dis qu'il pourrait être important pour ma thérapie de pouvoir aborder cela. Il commença à prendre ses distances avec moi et je me ressentis comme une partie du triangle. Je mis un an pour quitter le groupe et ce fut douloureux. Je suis encore en train de mettre de l'ordre dans tout cela. Le dénouement qu'aurait pu apporter le fait de mettre cela sur la table me manque encore beaucoup. La relation triangulaire et les secrets étaient affreux, mais la majeure partie du travail m'a aidée."
Pour diminuer efficacement le contre-transfert, les thérapeutes des 2 ont besoin de s'occuper de près des sentiments qu'ils éprouvent dans la relation et d'observer le contenu non-dit. Si le thérapeute ne garde pas les bonnes limites, la thérapie peut devenir une répétition malheureusement puissante d'un drame familial dans lequel le thérapeute est séduit et se retrouve dans une relation duelle.
Les 2 ne souffrent habituellement pas d'un manque d'amis et d'amants. Cependant, leur offrir une relation amicale et acceptante est important. "Je dois savoir que le thérapeute m'aime", dit un 2 faisant écho à de nombreux autres : "J'ai besoin de beaucoup de confirmations positives sans avoir à les demander.", "Être aimée est ressenti comme une sécurité de base."
D'autres histoires concernent des thérapeutes qui n'ont pas compris la façon de voir le monde des 2 ou sont impatients et directifs d'une façon inappropriée :
- "J'ai rencontré des thérapeutes qui me disaient ne pas croire ce que je faisais ou sentais. Je devais 'juste dépasser cela'. Cela tombait comme une demande ou une attente et me faisait une fois de plus me soumettre, prendre soin du thérapeute ou à m'adapter à lui."
- "Certains thérapeutes attendent longuement que leurs clients 2 réalisent qu'ils ont des besoins et des désirs. Ils pensent que le 2 joue le martyr et ne réalisent pas combien c'est difficile pour eux."
- "Je suis la faiseuse de paix, dans un rôle hyperactif dans ma famille et celle de mon époux. Ma belle-mère pouvait appeler et me demander quoi que ce soit. Et j'étais piégée. Mon thérapeute aurait dû m'écouter et réaliser à quel point j'étais excessivement active. Elle ne s'en est jamais rendu compte. J'avais besoin d'aide avec les limites."
- "Le thérapeute était froid. Il se contentait de prendre des notes et ne me regardait jamais dans les yeux."
- "Une thérapeute m'a dit : 'Vous n'allez quand même pas mourir si vous n'avez pas d'amour.' Une fois de plus, j'ai senti que mon besoin inhérent d'amour et d'être aimée était sans valeur. Je me suis senti rejetée. Elle ne me comprenait pas et je ne suis jamais revenue."
Certains 2 peuvent idéaliser leurs thérapeutes ou les croire omniscients : "J'étais frustrée. J'admirais mon thérapeute et je savais qu'il connaissait mon esprit bien mieux que moi. Je devais essayer d'entrer dans son esprit pour apprendre ce qu'il savait de moi."
"J'avais peur de l'ennuyer si je voulais avoir une séance supplémentaire ou si je souhaitais appeler entre deux séances. Je pensais que j'aurais dû être capable de tenir une semaine ou que les séances auraient dû être plus rapprochées. Cela m'aurait fait du bien s'il m'avait dit qu'il pouvait y avoir des fois où un rendez-vous hebdomadaire n'était pas suffisant et que ces fois-là, je pouvais l'appeler. Il aurait dû me dire cela comme une information normale, à considérer si besoin est."
Plusieurs clients 2 disent que les thérapeutes "n'ont pas réussi à comprendre la profondeur de leur souffrance". Le charme des 2 et l'orgueil implicite, particulièrement à propos des relations, peuvent effectivement masquer leurs besoins. Comme ils peuvent paraître aller mieux qu'ils ne vont en réalité, et qu'ils se montrent à la hauteur des attentes perçues, le thérapeute peut se tromper sur leur compte. Cela peut aider de savoir ce que les 2 disent à propos de leur attitude quand ils sont sur la défensive en thérapie :
- "Je me présente avec un humour ironique. Quelquefois la peine et le désespoir me font paraître tranchante."
- "Je voudrais vous faire connaître quelques-unes des façons qui m'ont permis de réussir."
- "Je prends tout personnellement."
- "Je fais toujours équipe avec les autres et je fais bon visage."
- "Ce que les thérapeutes ont manqué lorsqu'ils essayaient de travailler avec moi est que je peux avoir l'air bien et fonctionner correctement et que cela ne reflète pas la profondeur de ma peine."
- "Je peux mettre la plupart des thérapeutes dans ma poche. J'ai besoin d'être aimée et je veux leur dire ce qui va faire qu'ils m'aiment. Je veux appartenir. C'est très déchirant. En un sens, c'est incroyablement décevant car je veux réellement changer. D'un autre côté, c'est très réconfortant. J'obtiens un renforcement et du soutien. Ils n'auront jamais su que j'étais déçue."
- "Je ne suis pas particulièrement bonne avec les limites et ce dont je suis responsable ou non. J'essaie de faire plaisir et je suis sensible au fait que les thérapeutes soient ou non satisfaits."
D'autres 2 sont conscients qu'ils prennent soin de leurs thérapeutes :
- "J'allais chez un thérapeute depuis quelque temps. Cela ne m'aidait pas et je savais que je continuais parce que je ne voulais pas blesser ses sentiments."
- "Même quand dans mes tripes, je sens que le thérapeute n'est pas bon, même quand il me prouve que j'ai raison, je m'accroche et j'essaie de les aider."
- "J'avais protégé mon ancien thérapeute familial et adouci la vérité à propos de son comportement inapproprié. Je l'ai appelé pour en parler et il ne m'écoutait pas. Je sentais que je pouvais lui faire du bien, alors pourquoi ne voulait-il pas recevoir cela de moi ?"
Ces histoires peuvent surprendre un thérapeute qui est idéalisé (ou manipulé) par un client 2. Comme mentionné auparavant, les 2 flatteront et essaieront de faire plaisir au thérapeute en faisant un effort pour être l'objet d'une attention spéciale et donc en sécurité. Cela souligne la difficulté et l'importance d'obtenir un feedback honnête de la part de ces clients.
Ce qui fonctionne
Plusieurs 2 disent qu'ils veulent que les thérapeutes leur demandent comment ils se sentent plutôt que de présumer qu'ils vont bien parce qu'ils en ont l'air. Ils recommandent que les thérapeutes leur assignent d'écrire entre les séances, peut-être en disant quelque chose comme : "Parfois cela prend un moment pour que les gens qui sont très branchés sur les besoins des autres réalisent ce qu'ils ressentent eux-mêmes. Dans le courant de la semaine, je veux que vous écriviez au sujet de quoi que ce soit qui puisse m'aider à travailler avec vous. S'il vous plaît, incluez également quoi que ce soit dont nous n'avons pas discuté et que nous aurions dû faire. Ceci peut être difficile, mais procéder ainsi va être aidant." Les thérapeutes peuvent aussi utiliser les impulsions d'aide d'un 2 pour le mettre en double contrainte, par exemple en disant : "Me dire la vérité au sujet de l'évolution de notre travail est une façon que vous avez de m'aider à bien le faire."
En thérapie, la relation est toujours une large part de ce qui aide le client à guérir. C'est spécialement pertinent avec les 2. Leur blessure concerne la relation et là aussi est le remède : "Aller en thérapie est un bon entraînement pour demander de l'aide. Vous pouvez ressentir tous les sentiments du monde et être acceptée. Mon thérapeute me dit : 'Vous pleurez autant que vous voulez.' Et c'est totalement bon, nourrissant et guérisseur." Un autre 2 dit : "Je vois un homme de l'Université. Je ne sais pas exactement ce qu'il a fait, mais un jour après la séance, je conduisais et je me suis rendu compte que j'étais tellement en colère que j'aurais pu causer une explosion atomique. Je me suis garée et j'ai sangloté. J'ai alors réalisé que tout ce que j'avais n'aurait pas pu abîmer une petite pièce ! Il m'invitait seulement à me connaître, me posait des questions qu'on ne m'avait jamais posées et ensuite écoutait." Un autre client relate : "Mon thérapeute Hakomi est aussi bouddhiste. Il est gentil et direct. Son attention est totale. Mon estime de soi a grandi. Je sens qu'il me voit et considère ce qu'il voit avec compassion et respect. Il a le sens de l'humour au sujet du monde et m'a aidé à prendre de la distance."
Offrir au bon moment des informations de base peut aussi être une aide : "Ma meilleure consultante était douce, tendre et directe. Je me sentais toujours en sécurité avec elle. Ce fut difficile d'admettre que j'avais blessé ma fille et c'était dix fois plus difficile d'admettre qu'elle m'avait blessée. Je dus regarder comment je déniais ma colère. Ma thérapeute disait : 'Le ressentiment est une colère tournée vers l'intérieur.' Elle m'aida à affronter cela et à regarder la vérité."
La croyance du client que la thérapie va aider prédispose aussi à une issue positive : "J'ai poussé mon dernier thérapeute à réussir. Je disais : 'Je sais que cela va fonctionner.'" L'humilité du thérapeute peut aussi aider à progresser : "C'était réellement important pour moi qu'il établisse une relation avec moi avant que nous fassions quoi que ce soit d'effrayant. Je remplis un long questionnaire à la maison et le thérapeute n'y fit jamais mention. Finalement je lui en parlai. Il avait oublié. C'était comme attraper un professeur en train de faire une faute et cela me permit d'être plus humaine. Il y avait beaucoup de rires dans la relation. Ce fut utile de savoir qu'il n'y avait pas une bonne façon de faire. Il valida que ce qui m'avait été fait était mal. Une fois j'entrais et je ne fis que pleurer pendant toute la séance. C'était OK pour lui et cela était très important."
Travailler sur l'orgueil
Une bonne thérapie pour les 2 confrontera inévitablement leur orgueil. L'orgueil crée une dynamique compétitive et quelquefois subtile dans les relations des 2. Les autres peuvent se sentir accablés par la façon dont les 2 leur attribuent des rôles de subordonnés alors qu'ils se gardent le travail valorisant de pourvoyeur de soins. Ironiquement, ceci peut amener les autres à prendre des distances avec les 2 pour éviter d'êtres comblés à l'excès et "dirigés". Les 2 disent qu'apprendre à reconnaître l'impact négatif de l'orgueil dans leurs relations est une étape importante mais difficile. Alors, ils peuvent commencer à comprendre leurs propres motivations : "J'arrive à m'apercevoir lorsque je protège et que j'accorde trop d'importance aux autres et j'apprends à me demander à moi-même 'Pour qui est-ce réellement bon ?'"
Quand un 2 reconnaît son orgueil, les besoins qu'il masque peuvent aussi être perçus. Le thérapeute peut alors aider le client à accepter sa vulnérabilité humaine. Plusieurs 2 décrivent comment ils ressentent ce moment et ce qu'ils attendent alors de leur thérapeute :
- "Les thérapeutes ont besoin de comprendre combien la honte joue un rôle essentiel dans le fait d'avoir des besoins et des désirs. La honte est de ne pas satisfaire à la perfection les désirs et les besoins des autres."
- "J'ai besoin de me pardonner d'avoir des besoins."
- "Nous, les 2, n'aimons pas admettre que nous avons de mauvais sentiments. Aidez-nous à comprendre que c'est normal."
- "En temps que 2, j'ai vraiment besoin de respecter le thérapeute. Le thérapeute doit confronter très gentiment mon comportement. Il peut me dire quelque chose comme : 'Il semble que vous vouliez vraiment m'impressionner. Comment vous sentiriez-vous si je n'étais pas impressionné par vous ?'"
Une autre 2 explique comment sa thérapeute l'a délicatement aidée à dépasser son orgueil en reconnaissant ses peurs sous-jacentes : "Quand j'ai l'intuition des besoins des autres et que je les satisfais, je suis réellement vide et désespérée. J'aurais voulu lui dire combien son bureau était joli et combien ses ongles étaient jolis et elle m'aurait juste regardée attentivement. Je faisais toujours équipe avec elle et faisais bonne figure. J'avais peur que les gens sachent combien mon âme est noire, alors j'étais un moine : tellement gentille et sans colère. J'avais une vie secrète pour contenir ma noirceur, mes drogues, ma sexualité, etc. Mon orgueil m'a presque tuée. Je considérais que le monde était une sorte de désordre et que Dieu avait mieux à faire que de s'occuper de ma vie. Cela n'allait pas trop mal pour moi et je n'avais pas le droit de demander. Mon thérapeute me mit au défi de voir mon orgueil spirituel. Elle m'encouragea vraiment à être honnête. Elle était directe et pouvait dire des choses comme 'Dans la famille Alcoolique…' et je savais que c'était vrai pour moi aussi. Elle confronta mon orgueil en me disant que je n'étais pas encore assez forte pour faire boire ma mère. Elle m'aida à trouver la place d'où je puisse continuer à m'aimer quand je suis en colère."
Les 2 admettent que c'est difficile pour les autres de débusquer leur orgueil sans provoquer de résistance. Un homme recommande que le thérapeute "s'aligne d'abord avec moi et me fasse savoir comment il voit que j'ai raison." Alors, il peut présenter un point de vue différent, comme "Ouais, c'est vraiment géant et avez-vous pensé aussi à cette autre perspective ?"
Cela aide souvent les 2 d'apprendre à faire la distinction entre l'expérience de l'orgueil et celle de l'humilité : "Tout d'abord, il est difficile de comprendre le problème avec l'orgueil. Je me demandais si c'était une erreur d'être fier de mes accomplissements, du fait que j'avais été un bon parent et que mes enfants allaient bien. J'ai appris que je me dupe moi-même lorsque je fais quelque chose pour un autre alors que c'est en fait ce dont j'ai besoin. Ma poitrine se gonfle d'orgueil, mais derrière l'orgueil, il y a une peur sous-jacente. C'est un effort de trouver une place où se tenir et c'est une compétition. Une part de l'orgueil des 2 est de ne pas se rendre compte à quel point ils sont critiques. La peur est le château de cartes sous l'orgueil. Pour connaître l'humilité, je dois atteindre une place où je peux me sentir profondément aimé par Dieu. L'humilité, c'est être tranquille. C'est accepter qu'on m'enseigne, être un lac tranquille, apprendre à me poser la question 'Quelle est la prochaine bonne chose à faire ?' S'abandonner à la sainte volonté de Dieu."
Entretien individuel de thérapie
Explorer l'histoire relationnelle d'un 2 en entretien thérapeutique peut apporter de riches indications sur ce qui empêche les 2 "d'obtenir l'amour qu'ils veulent". Quand ils relatent les conflits avec les autres au travers du filtre de l'orgueil, les 2 peuvent faire figure de martyr aux yeux de leur thérapeute, comme s'ils étaient entourés par des personnes déraisonnables qui demandent trop. Comme certains 2 sont attirés par des relations avec des êtres particulièrement demandeurs, il peut être précieux de vérifier s'ils répondent aux demandes irréalistes des autres.
Toutefois, le succès des 2 à gérer les apparences peut aussi amener les thérapeutes à ne pas tenir compte ou à oublier que les 2 ont un rôle plus qu'actif dans le fait de créer des déboires relationnels. Par exemple, un 2 qui veut satisfaire les gens peut surcharger son agenda et les planter là. Lorsque les autres expriment leur déplaisir, les 2 peuvent réinterpréter cela comme de l'insensibilité, comme une incapacité à comprendre combien les nombreuses demandes que les 2 doivent satisfaire sont importantes. Quand les 2 sont dans ce schéma, les relations avec les gens qu'ils connaissent déjà semblent moins attirantes que les nouvelles conquêtes.
Alors que l'objectif du don des 2 est d'être aimé, les meilleurs candidats pour une intimité authentique peuvent prendre leurs distances à l'égard d'un 2 sur lequel ils ne peuvent pas compter. Lorsque le thérapeute découvre des informations plus détaillées, il peut comprendre pourquoi les autres se sentent déçus. Les clients 2 peuvent alors apprendre à examiner leur propre comportement et, peut-être, à poser des limites. Quelquefois les clients qui sentent qu'ils doivent plaire aux autres ont besoin d'apprendre à dire "non". Puis ils peuvent apprendre à dire "oui" et ce que cela signifie réellement.
La même dynamique apparaît aussi en thérapie. Le 2 peut manquer un rendez-vous ou arriver en retard, en pleine crise et en présentant des raisons imparables à son retard. Le thérapeute fait maintenant la même expérience que celle dont se plaignent ceux qui partagent la vie d'un 2. À ce moment, travailler directement sur le transfert et le contre-transfert peut être précieux. Le thérapeute peut offrir un feedback honnête au sujet de la façon dont il perçoit le comportement du 2 et l'inviter à examiner ses motivations sous-jacentes.
Le thérapeute peut aussi explorer avec les 2 pourquoi ils poursuivent les autres ou les tiennent à distance. Pourquoi cette relation ? Cette personne ? Qu'est-ce qui semble plaisant ? Quelles relations le 2 évite-t-il ? Quelles sortes de relations créent l'amertume d'avoir trop donné ? Comme l'a dit un 2 : "Il m'est très difficile de voir mes motivations. Je ne veux pas le faire, mais c'est important."
Si un client 2 peut tirer des bénéfices des risques pris en thérapie, ceci peut être généralisé aux autres relations : "Le traitement m'a aidé à réaliser que j'ai mes propres besoins et désirs et que je peux les exprimer dans mes relations."
Cadre de travail
Une limitation inhérente à la thérapie individuelle est qu'elle repose sur le fait que la personne relate elle-même ce qui s'est produit ; il est donc inévitable que le thérapeute ait une vision biaisée. C'est l'argument favori des thérapeutes qui préfèrent travailler en groupe. Dans les situations de couple ou de groupe, l'auto-idéalisation d'un 2 peut être confrontée d'une manière qui en montre le manque de crédibilité. Quand les 2 pensent orgueilleusement qu'ils savent ce dont les gens ont besoin, ils fonctionnent sur la base de leurs objectifs personnels, ignorant allègrement ce que les autres disent qu'ils veulent réellement. Ainsi que l'explique un 2 : "J'ai la croyance que si je m'implique dans une relation, je peux la conduire où je le veux." Avec l'aide d'un thérapeute, les membres du groupe ou de la famille peuvent pénétrer dans le déni des 2 et les aider à voir leurs comportements à partir d'une perspective extérieure. Bien qu'il soit humiliant pour eux d'être confrontés à leur propre insensibilité, dans un groupe, un 2 pourra plus aisément admettre ses objectifs inconscients et percevoir ses efforts malavisés pour transformer les relations en moyen de satisfaire tous les besoins. Donc, quand les 2 cessent de poursuivre et de diriger les autres personnes, ils leur font une place pour être qui ils sont, plutôt que ce que les 2 veulent qu'ils soient. Ceci rend possible des relations mutuelles authentiques.
Quelques 2 mentionnent que le travail de groupe les a réellement aidés : "Regarder les autres travailler dans le groupe m'a aidée à me comprendre et à m'améliorer." Un piège évident pour les 2 à éviter dans un groupe de thérapie est de se perdre dans les histoires et les besoins des autres. Leurs talents relationnels peuvent les empêcher de rencontrer leurs propres besoins.
Travail sur la répression
Lorsque la sécurité de la relation thérapeutique s'approfondit, il est naturel que les clients 2 deviennent plus confiants : "J'obtenais toujours un petit maternage, mais cela a pris un long moment pour avouer cette horrible retenue." Il est aussi probable que les 2 découvrent les sentiments de remords et de tristesse dus au prix qu'ils ont payé pour tous leurs comportements aidants. Ils peuvent avoir à s'affliger du Soi qu'ils ont perdu, pendant qu'ils cheminent pour le récupérer.
Les 2 veulent que les thérapeutes sachent combien il est difficile pour eux de reconnaître leurs propres besoins : "Je veux que les thérapeutes comprennent que je suis guidée par la honte. Je ne veux pas ou ne peux pas accepter mes propres besoins et désirs, et je m'adapte aux besoins et désirs des autres. Je veux qu'un thérapeute m'aide à percevoir mes ressentis corporels et à les développer et qu'il soit patient avec ma résistance au changement." Un autre 2 ajoute : "Il est tellement interdit de se focaliser sur moi-même que c'est une question de vie ou de mort pour l'enfant intérieur." Les 2 disent aussi que la relation thérapeutique en elle-même peut être correctrice : "La relation m'autorisait à savoir ce que je ressentais. Me centrer sur le fait de prendre soin des autres était automatique, mais j'ai vécu tout ce traumatisme et j'ai perdu. J'avais besoin de me centrer sur moi-même pendant un moment."
Un autre 2 décrit un exercice de jeu de rôle physique qui provoqua une prise de conscience importante : "Je poussais contre les mains de ma thérapeute pendant qu'elle représentait différentes personnes, mon ex-mari, ma mère, mon père, mon patron. À chaque fois, elle me demandait 'Quelle quantité de résistance peux-tu offrir ?' J'ai pu voir quand je ne repoussais pas et quand je renonçais à mon pouvoir."
Beaucoup de 2 (mais pas tous) disent qu'ils ont besoin d'autre chose que d'entretiens thérapeutiques pour réussir à aller au-delà de leur répression. "L'entretien thérapeutique ne me faisait pas dépasser ma fixation. Une fois, mon thérapeute a dit que nous n'allions plus continuer à parler du tout : ' Vous allez juste venir ici et faire des créations artistiques.' C'est alors que j'ai commencé à changer." Certains 2 mentionnent avoir été aidés par des approches alternatives : "Hakomi était l'approche basée sur le corps dont j'avais besoin. Cela m'a permis d'accepter les parties refoulées de moi-même." Un autre ajoute : "Le travail sur la respiration a permis à ma tristesse refoulée d'émerger."
Plusieurs 2 que j'ai interviewés ont mentionné la technique bien connue de l'EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing ou "Désensibilisation et rééducation des mouvements oculaires"). Les praticiens de cette technique, découverte et créée par Francine Shapiro, croient qu'elle restructure les circuits neuronaux du cerveau et allège les symptômes traumatiques ou les phobies. Une méthode EMDR bien connue demande au client de se remémorer l'incident traumatisant ou la réaction phobique et de maintenir n'importe quelles sensations et pensées qui y sont associées. Le client pratique alors des mouvements rapides des yeux (en suivant les mouvements de doigts du thérapeute ou les flashs produits par une lampe), quelquefois accompagnés par un son ou un toucher. Pour certains, l'expérience du traumatisme ou la phobie est considérablement transformée ou neutralisée.
Voici deux histoires avec des résultats contraires pour des 2 qui ont expérimenté l'EMDR. Pour le premier d'entre eux, l'EMDR aide à circonvenir les pièges relationnels : "C'est la meilleure thérapie en ce qui me concerne, car je ne peux pas manipuler. Je m'étais investie à l'excès avec mes filles. L'une d'elle était en surcharge pondérale et était malheureuse. J'ai pratiqué l'EMDR. D'un côté, je me suis représenté ma fille en short avec un gros ventre d'un côté ; de l'autre, j'ai imaginé son petit ami. Quand j'ai bougé les yeux, j'ai vu ma famille d'origine et leur désapprobation lorsque je me suis mariée et que je suis partie loin d'eux. Les yeux à gauche, je voyais mes parents et les yeux à droite, je voyais les parents de mon mari. J'ai réalisé que ma réaction envers ma fille concernait en fait les questions non résolues de ma propre émancipation. J'ai alors été capable de lâcher prise."
Un autre 2 relate une expérience moins positive. Le thérapeute a utilisé l'EMDR sur les symptômes du client, mais a négligé les questions majeures : "J'en étais à mon quatrième accident de voiture et éprouvais une douleur énorme, de la dépression et des insomnies et je buvais de l'alcool. J'ai trouvé quelqu'un qui pratiquait l'EMDR, une thérapeute merveilleuse. Mais elle travaillait en restant compartimentée. À chaque séance, j'espérais qu'elle ne me questionnerait pas au sujet d'autres parties de ma vie. Elle ne le fit jamais, et je me suis toujours senti mal sur ce sujet-là. Je n'ai jamais révélé que je buvais, ni mon mariage abusif, bien que j'eusse dû le faire."
Un 2 décrit comment, en faisant une brèche à travers des années de refoulement concernant une enfance incestueuse, elle fit diminuer son anxiété et son besoin compulsion de relations : "J'ai suivi plusieurs types de thérapie pendant de nombreuses années. Il y avait toujours des indices d'inceste dans mon enfance, mais je ne pouvais jamais atteindre la clarté. Il y avait cette anxiété constante. En fin de compte, je fis un peu de thérapie à base de rappel spontané d'imagerie mentale et me remémorai ce qui s'était passé. Cela avait tellement de sens, même si je ne voulais pas le croire, et j'ai pu me pardonner beaucoup à moi-même. Mon anxiété s'est atténuée. J'étais capable de lâcher le fait de m'occuper immédiatement des autres dans le seul but de m'éviter moi-même."
Passer du temps seul consciemment est essentiel pour les 2, à la fois pour faire face à leurs peurs d'être déconnectés des autres et pour se reconnecter à eux-mêmes. Apprendre à se sentir bien en leur propre compagnie présente aussi des bénéfices spirituels et psychologiques : "Mon thérapeute m'a demandé de prendre du temps pour moi, loin des autres, et de méditer. Je devais m'asseoir silencieusement et juste noter ce qui venait à la surface de mon écran mental. Il s'agissait toujours de questions relationnelles. Après que j'ai fait cela pendant un moment, le thérapeute m'a fait pratiquer le fait de les laisser aller."
Points de connexion
Les 2 ont une connexion avec le 4 et le 8. De différentes façons, ces liens encouragent les 2 à identifier leurs besoins et à renforcer leurs limites.
Le 2 connecté au 4
Le côté positif de la connexion avec le 4 est évident quand les 2 identifient et interrompent leurs connexions compulsives et deviennent plus centrés sur eux. Cela peut être difficile initialement parce que cela fait monter des sensations de dépression et d'abandon. Ceci se produit, de toute façon, quand un travail plus profond de thérapie conduit à une ouverture spirituelle ; quand les 2 entrent en contact avec leurs besoins, ils accèdent à leur âme. Pour accéder au meilleur de leur connexion au 4, des 2 suggèrent de travailler avec les rêves, l'auto-expression créative, la rédaction d'un journal intime, la poésie, et le fait de noter les sentiments qui émergent lorsqu'ils sont seuls.
Voici ce qu'explique une 2 qui a expérimenté à la fois les côtés haut et bas du 4 : " En 4, je suis plus introvertie. Jardiner m'y amène. Je viens juste de découvrir cela dans la dernière décennie. Quand j'étais jeune, c'était associé à la dépression et je résistais à cette partie de moi, mais j'ai découvert que c'est une voie pour savoir ce que je veux. Quand j'ai du temps seule, je me remémore combien c'est important. J'ai appris que je suis affamée de cela, bien que je n'aie pas l'habitude de me l'accorder. Au début, il n'y avait pas de feedback ; personne ne me disait combien j'étais digne d'être aimée. Lorsque j'ai passé plus de temps seule, j'ai eu plus confiance en moi."
Le 2 connecté au 8
Les 2 sont souvent mal à l'aise avec leur connexion au 8 à cause du fait que l'agressivité que ce point apporte est en désaccord avec leur persona d'être quelqu'un qui fait plaisir aux gens. Quand les 2 répriment leurs besoins, leur ressentiment peut se développer, créer l'impression qu'ils n'ont pas ce qui leur est dû et provoquer des éruptions de colère impulsive semblable à celle des 8. Lorsqu'ils se remémorent plus tard de tels déchaînements, les 2 se sentent embarrassés ou honteux de leur comportement.
Développer une connexion consciente au point 8 est une bonne médecine en ce sens qu'elle aide les 2 à accepter ce qu'ils veulent et à connaître leurs limites. Comme le dit une 2 : "Il est important d'apprendre que le fait d'avoir des limites n'est pas la même chose que celui d'être une garce." Devenir assertif de façon appropriée est un cadeau de la connexion du 2 au 8 : "Très profondément, j'ai un réel besoin d'honnêteté, de franchise et de vérité." Les thérapeutes peuvent aider les clients 2 à identifier la source de leur colère à trouver des moyens plus constructifs de l'exprimer.
Les 2 sont souvent à l'aise dans la protection et de défense des autres, dans une recherche de justice et de compassion, toutes choses associées au côté intégré du 8.
Rêves
De façon non surprenante, la vie onirique du 2 concerne souvent les relations. Le rêve suivant a été rapporté par une 2 qui continuait à dire "oui" aux demandes des autres personnes, en dépit du fait qu'elle voulait plus de temps pour elle-même. Elle ressentait de plus en plus d'amertume et se sentait piégée. Ce rêve l'a aidée à voir son désespoir et à entendre ses besoins refoulés : "Je suis avec quelqu'un dans les montagnes et nous allons quelque part en train. Nous sommes dans un immense wagon rempli de gens. Notre véhicule s'arrête, alors que les autres sont autorisés à continuer. Je rencontre dans des gens que je ne veux pas voir. Nous sommes tous collés ensemble. J'essaie de me cacher dans une cabine téléphonique. Une grande femme grisonnante s'y précipite aussi pour se cacher. Ils ne nous donnent pas de raison pour nous garder ici. Ils ne vont pas laisser le train continuer. Je parle brièvement à un homme et suis séductrice avec lui, ce qui me met mal à l'aise. Je soigne un bébé. Je regarde mon amie et pense qu'elle doit obtenir de pouvoir partir car elle a un travail important. Certains sont autorisés à partir et d'autres non. On me dit qu'ils ont promis de ne pas dire qui est parti. J'espère que mon amie dira à ceux qui m'aiment où je suis. Je hurle après les gens du contrôle et demande à savoir pourquoi."
Une thérapie acceptable
Une thérapie acceptable offre au client 2 une relation sûre et attentionnée avec des limites claires. Avec l'aide du thérapeute, les clients 2 peuvent examiner leurs schémas et leurs motivations aussi bien qu'accepter leurs besoins sous-jacents. Ceci les aide à s'individualiser, à devenir leur vrai Moi, indépendant de ce que les autres pensent. Se dégager de leur compulsion à être essentiellement aidant, et par là même digne d'amour, donne aux 2 le choix de s'aider eux-mêmes aussi bien que d'aider les autres. Lorsque leurs relations cessent d'être calculées, ils deviennent plus épanouis et la vertu d'humilité du 2 leur permet de recevoir le véritable amour et l'appréciation des autres.
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