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Milliardaire malgré lui
Analyse

Charlie Lang (Nicolas Cage) : 1

Charlie est un 1 très intégré. Dès le début, la voix off le décrit comme "patient et plein de bon sens". Membre du centre instinctif, il travaille beaucoup et bien. À un moment, il est immobilisé par une blessure et déclare "C’est une vraie galère. […] Je n’ai rien à faire." Même quand il a gagné au loto, il ne peut envisager d’arrêter de faire son devoir. La scène du braquage de la boutique du coréen est significative à cet égard, courage personnel et volonté de ne pas faire courir de risques aux autres (Ce n’est pas l’Inspecteur Harry, un 8 lui !).

Charlie incarne de manière presque trop parfaite la rigueur morale du 1. Quand son collègue Bo veut user de sa position de policier pour gagner quelques places dans une file d’attente ("Laissez passer ! Police ! Dégagez !"), il intervient immédiatement : "Arrête ! Pardon. Excusez-moi.".

Bien sûr, quand il gagne au loto, il doit tenir sa promesse de partager avec Yvonne : "Je ne peux pas mentir", "Je lui ai donné ma parole" et "Une promesse, c’est une promesse." (il le dit au moins trois fois dans le film). Ce ne serait pas "correct" de faire autrement et, correct, il l’a toujours été. "Tu as toujours été correct. Toute ta vie tu as été correct envers les autres." lui reproche sa femme ; et Bo confirme "Je te connais vieux. Tu feras comme il faut, comme toujours." C’est à peine un choix moral ; c’est une force instinctive qui le pousse et qui devrait s’imposer à tous : "J’ai fait une promesse et je l’ai tenue. Tout le monde en aurait fait autant.", "On gagnera ce procès parce que c’est juste."

En même temps, il réprime la colère, notamment vis-à-vis de sa femme. Leur couple n’a plus de sens : "Muriel et moi, on a strictement plus rien à se dire. C’est comme si on était sur deux chaînes. Moi je suis branché sur CNN et elle, elle est perdue si elle n’a pas son télé-achat". Pourtant quand il est avec elle, même si elle l’exaspère, il est poli et aimable ("Ça me fait très plaisir, chérie.").

Identification avancée : Charlie est un 1 à aile 2.

Muriel Lang (Rosie Perez) : 3

Type 3 dans l’Ennéagramme, Muriel est le mouton noir du film. Elle se définit comme pleine d’ambition ("Je me sens des ailes et je veux voler."). La seule chose qui l’intéresse vraiment, c’est la réussite sociale. Un des éléments en est l’apparence : son physique (se faire refaire les seins) et la tenue de son mari ("Si au moins encore il avait voulu devenir inspecteur. Il aurait été bien sapé. C’est autre chose, avouez. Mais, ça lui dit rien. Il a préféré être flic en uniforme.").

L’autre point important pour elle, c’est l’argent ("Faut que ça me rapporte un max, tout ça."). Pour l’obtenir, elle est prête à tout, de laisser Charlie être corrompu ("Si au moins il acceptait qu’on l’arrose…") jusqu’aux mensonges du procès.

Seul le bénéfice qu’elle tirera de l’opération en termes d’image peut la convaincre de donner à Yvonne sa part des gains du loto : "New York sera à tes pieds après cela. Tout le monde saura qui tu es. Tu vas devenir une célébrité.", lui dit Charlie, pour une fois bien manipulateur.

La seule chose qu’elle reproche vraiment à Charlie, c’est de n’avoir pas réussi : "J’en ai marre de ta gentillesse et de ton honnêteté. Tu n’es qu’un nul, un prolo, un esclave, un pauvre OS, un minable !"

Identification avancée : Muriel est une 3 de sous-type conservation ("Sécurité").

Yvonne Biasi (Bridget Fonda) : 2

Sans être aussi proche de la sainteté que Charlie, Yvonne est une 2 bien intégrée. Elle aime et aide les autres et, comme Charlie à propos de son sens moral, décrit bien cela comme une force qui la dépasse : "Je fais confiance aux gens, c’est plus fort que moi."

Quand elle se retrouve en procès pour faillite au début du film, elle essaye de convaincre le juge par des arguments émotionnels ("Je suis divorcée dans mon cœur, c’est ça qui compte.") et ne résiste pas à lui donner un verre d’eau dès qu’il tousse.

Dans le restaurant où elle est serveuse, elle laisse partir les clients qui ne peuvent pas payer, alors qu’elle sait bien que l’addition sera retenue sur sa paye ("Je ne suis pas un Resto du Cœur", lui dit son patron). Elle soutient autant qu’elle peut un client atteint du Sida ("Votre mère n’a pas raté son fils."). Quand elle croit que Charlie n’a pas assez d’argent sur lui pour payer, alors que c’est un policier et non pas un miséreux et qu’elle est fortement sous stress, elle dit immédiatement : "Bien, alors ce sera gratuit."

Quand elle apprend que Charlie lui donne 2 millions de dollars, la première réaction est une joie très émotionnelle : elle fait le tour du restaurant en embrassant et en offrant des glaces à tous les consommateurs présents (il est intéressant de comparer sa réaction à celle de Muriel quand elle apprend son gain). Mais bien sûr, il est difficile à un 2 d’accepter de reconnaître ses propres besoins : "Je voudrais accepter, mais je ne peux pas. Il y a quelque chose en moi de névrotique qui dit non."

Quand elle ouvre sa propre brasserie, elle y réserve une table en permanence "pour les gens qui ne peuvent pas se payer un repas". Elle se lance, avec Charlie, dans une série de bonnes actions, comme la distribution de jetons à l’entrée du métro.

Autre

Sans que cela soit une certitude absolue, Bo Williams, le collègue de Charlie joué par Wendell Pierce, est très vraisemblablement un 9.

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