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Le Goût des autres
Analyse

Le goût des autres: ClaraClara (Anne Alvaro) : 4

"Mademoiselle Devaux !" rétorque vertement Clara à Castella qui vient de l’appeler "Madame". Il ne s’agit pas réellement d’affirmer son statut matrimonial, mais de mettre en avant ses prérogatives d’actrice :

  Castella : Alors, vous êtes professeur d’anglais ? C’est ça ?
  Clara : Je donne des leçons d’anglais, oui.

Car Clara considère le métier d’acteur comme sa vraie vie, le reste étant obligations alimentaires.

Durant tout le film (sauf la scène finale, seule exception en deux heures !), Clara montre un visage traduisant la fixation de mélancolie du type. Il faut dire que chez elle qui est "complètement déprimée", tout est drame :

  "C’est la dernière ce soir. À chaque fois que je joue un spectacle pour la dernière fois, j’ai l’impression que je ne jouerai plus jamais. De toute façon, à mon âge, ça a de plus en plus de chances d’arriver. Tu sais ce que c’est qu’une actrice de 40 ans au chômage ? Un pléonasme."
  "Je ne sais pas. Cette vie-là, je ne sais plus quoi en penser. […] Quant à l’espoir, c’est pathétique. À part ça, je suis seule. Des enfants, il me reste deux jours pour en faire, en plus il me manque le père, ça va pas être facile. Et puis en même temps j’ai pas envie de faire tout ce cirque-là pour arriver à trouver quelqu’un. Ça me fatigue d’avance."

Même son métier d’actrice est, en soi, une souffrance : "Le plus dur est de dépendre du désir des autres." Quand elle interrompt la litanie de blagues scatologiques de Castella et que celui-ci se met à parler de la fréquence du chômage chez les acteurs, Antoine lui souffle, sarcastique : "Là on est plus vraiment dans les histoires drôles. Tu dois être contente."

Alors les autres, Antoine qui rigole, Manie qui couche avec tout ce qui bouge, constituent un monde incompréhensible dont elle se sent à la fois différente et exclue :

  Manie : J’aimerais bien savoir qui tu trouves pas immonde, exactement.
  Clara : Mais pourquoi tu dis cela ?
  Manie : Parce que à chaque fois que je te montre un mec, c’est jamais ton genre.
  Clara : Mais pas du tout.
  Manie : Alors vas-y. Vas-y. Montre-moi quelqu’un qui te plaît, là.
  Clara : Je sais pas… [Elle balaye le bar du regard.] Ben lui, là-bas, dans le coin. Par exemple.
  Manie : Où ça là-bas ? Y a un vieux là-bas.
  Clara : Oui, ben lui, il m’attendrit, il me fait quelque chose.
  Manie : D’accord, mais t’as envie de coucher avec ?
  Clara : Mais je parle pas de ça.
  Antoine : Coucher avec qui ? On peut savoir ?
  Manie : Ben avec personne justement.
  Antoine : Oh ! C’est triste !
  Manie : Ouais, c’est ce que j’essayais de lui dire.
  Clara : Mais je ne dis pas le contraire. Je ne peux pas coucher avec n’importe qui. Je n’y arrive pas, c’est tout. J’ai envie d’être un peu amoureuse, que ça veuille dire quelque chose. Je ne sais pas. Ce n’est pas si extraordinaire que ça.
    Manie et Frank se regardent, surpris de cet éclat, et s’éloignent.

On voit là, par cette émotion devant le "vieux", apparaître le thème du respect humain si cher à l’ennéatype 4. C’est au nom de ce respect qu’elle ne supporte pas la manière dont Castella chasse le marchand de fleurs dans le salon de thé : "C’est pas une raison pour le… Pour être désagréable. Il vous a rien fait. Il vous propose des fleurs. C’est un être humain." C’est au nom du même respect qu’elle essaie d’interrompre les moqueries dont Castella est victime de la part de ses amis artistes lors de la soirée au bar où travaille Manie. C’est quand les réflexions de Manie et Valérie lui feront comprendre à quel point elle a transgressé cette valeur avec Castella qu’elle acceptera les sentiments qu’elle éprouve en réalité pour lui.

À l’occasion, Clara manifeste aussi la passion du type, l’envie : "Je suis pas une actrice qu’enchaîne, moi. Je sais pas pourquoi. À chaque fois que je vois un comédien qui me dit ça ’Je fais ceci, puis après j’enchaîne avec cela’, j’ai envie de le tuer. Pourquoi j’enchaîne jamais, moi ?"

Identification avancée : Clara est un 4 de sous-type conservation ("Intrépidité").

Le Goût des autres: Jean-Jacques CastellaJean-Jacques Castella (Jean-Pierre Bacri) : 6

"Vous m’avez jugé depuis le début parce que je ne fais pas partie de votre monde", dit Weber à Castella en lui présentant sa démission. C’est un défaut typique du 6 d’avoir ainsi son groupe, hors duquel il se sent en insécurité. Weber qui parle "comme un ministre" angoisse particulièrement Castella. Avec lui, il alterne des moments phobiques de soumission, et de courts moments contre-phobiques de colère : "Je commence à en avoir plein le cul de vos grands airs, là. Faut pas me parler comme ça. C’est pas parce que vous arrivez de Paris avec vos diplômes qu’il faut vous croire le roi du monde. Ça va ! Je serai à l’heure demain. Ça va ! Vous avez autre chose à me dire ?"

Cependant même s’il peste contre les "mecs qui sortent de Polytechnique" et en général contre tous "les gros pédés", Castella est plutôt réservé et soumis. En bon 6, il prend volontiers la position basse, notamment pour s’introduire dans le groupe d’acteurs et approcher Clara. Il laisse Angélique régenter sa vie, quitte à habiter dans un appartement dans lequel il se sent étranger : "Il n’y a pas une chose que j’ai choisie dans cette maison. […] Tu crois que je suis bien, moi, dans cette bonbonnière."

Castella s’excuse très facilement. Quand Weber lui reproche son attitude, il est navré : "Je m’en rendais pas compte. Moi, je croyais que c’était vous qui me méprisiez. Excusez-moi si je vous ai fait du mal. Je m’en rendais pas compte." Au vernissage où il a eu un mot malheureux sur les "pédés", il tient à exprimer ses regrets à Antoine :

  Castella : Excusez-moi pour tout à l’heure. Je vous ai pas choqué ?
  Antoine : Mais non, ça n’a aucune importance.
  Castella : C’est… C’est une façon de parler. J’ai dit ça comme ça, sans y penser.

Devant les difficultés, Castella a tendance à fuir. Il ne vient pas à la dernière leçon d’anglais avec Clara. Il ne veut pas aller au théâtre qu’il n’aime pas. Il essaye d’échapper aux rencontres professionnelles avec les Iraniens de "peur de passer pour un con".

Ce dernier souci caractérise sa préférence pour le centre mental, qui se manifeste aussi par un sens de l’humour très présent : "Je savais pas qu’il y avait autant de gens, moi, dans cette ville", dit-il à Benoît pour le féliciter de l’affluence au vernissage de son exposition. Mais il ne fait pas toujours dans la dentelle : "It is raining like vache qui pisse.", dit-il à Clara, atterrée, lors d’une leçon d’anglais.

Castella est cordial et indulgent :

  Castella : En fait, c’était pas vraiment utile que vous soyiez là. Sauf le soir où vous étiez pas là.
  Frank : Je m’en veux encore, Monsieur Castella.
  Castella : Non, non, non. Faut pas vous en vouloir. Me faire piquer mon portefeuille par des voyous, cela peut m’arriver toute l’année. En tout cas, merci.
  Frank : [Il hoche la tête sombrement.]
  Castella : Vous avez pas beaucoup dormi ces derniers temps à cause de moi. D’ailleurs je vous donnerai une prime.

Ne sachant guère manifester ses émotions, il les exprime par l’argent : là avec Moreno, avec les acteurs qu’il invite à dîner. C’est encore plus vrai avec sa famille, à laquelle il est loyal : pension pour le fils, logement pour la sœur divorcée, etc.

Identification avancée : Castella est un 6 μ à aile 7 de sous-type conservation ("Cordialité").

Le Goût des autres: Frank MorenoFrank Moreno (Gérard Lanvin) : 8

Instinctif, Moreno supporte mal l’inaction qu’implique son rôle auprès de Castella : "Je pense pas, je m’emmerde."

Pour lui, le monde est pourri :

  Frank : Tu te fais beaucoup d’illusions, je pense.
  Bruno : C’est toi qui vois le mal partout.
  Frank : Non, je regarde les choses en face. C’est tout.
  Bruno : Je dis pas que ça arrive pas. Ça doit arriver de temps en temps, évidemment.
  Frank : De temps en temps, tu rigoles.
  Bruno : Comme au bureau, ou en classe. C’est partout pareil. Sur dix mecs, tu trouveras toujours un gros con. Mais là, c’est pareil. Ils sont pas tous malhonnêtes, faut pas déconner.
    […]
  Bruno : Tu prends une douzaine d’huîtres, par exemple au restaurant. C’est pas parce que t’en trouves une qui est pourrie que tu vas balancer toutes les huîtres.
  Frank : [Furieux] J’ai compris. Tu vas me prendre quarante exemples, la classe, le bureau, les huîtres. Ça va, j’ai compris. De toute façon une huître, c’est pas un homme. Tu proposes dix sacs à une huître, qu’est-ce que tu veux qu’elle en foute ? Il est pas bon ton exemple, excuse-moi.
  Bruno : Oui bon, ben celui-là, il est pas bon. N’empêche que tu peux pas condamner tout le monde, parce qu’il y en a un qui se fait acheter.

On notera au passage comme la colère est à fleur de peau et explose à la première contradiction.

Frank rêve d’une impossible justice : "La justice ? Mes couilles, la justice !" Alors, il ne reste qu’une solution : "Il faut pas se laisser faire." Il est persuadé qu’à la première faiblesse, on va abuser de lui :

  Manie : Tu disais : "Maman, maman, j’ai peur."
  Frank : [Abasourdi] C’est pas vrai ?
  Manie : Non, c’est pas vrai. Tu disais : "La gonzesse qui va m’avoir une deuxième fois, elle est pas née."
  Frank : Ça, c’est possible.

Il n’aime pas non plus la faiblesse chez les autres. Il trouve Castella gentil, mais il le méprise : "C’est une truffe. Ils se sont foutus de sa gueule pendant toute la soirée. Il s’en est même pas aperçu."

Face à la faiblesse ou à la corruption du monde, la violence est la seule solution. Elle est toujours latente chez Moreno. Il fait une démonstration de close-combat à Bruno, mais ne contrôle pas sa force, au point de lui "niquer la glotte". Un client vient cherche de la drogue chez Manie, et il affirme : "Je vais lui casser la gueule et je reviens." Son précédent métier de flic était aussi un combat : "On était sur un client du genre intouchable, tu vois. Le type puissant que tu te régales à l’avance parce que tu sais que tu vas le niquer. Et ça, quand tu fais ce boulot-là, ça fait toujours plaisir de faire tomber un mec comme ça, qui se croit toujours au-dessus de tout le monde, au-dessus des lois."

Autrefois, la passion d’excès du 8 était nommée luxure. Dans ce domaine aussi, Frank est typique :

  Bruno : J’ai couché avec cette gonzesse. Je m’en souvenais pas. J’étais gêné. Putain, j’étais mal à l’aise. Et quand elle me l’a dit, je l’ai bien regardée, je m’en souvenais toujours pas.
  Frank : C’est normal, ça. Moi c’est pareil. Sur les deux ou trois cent que j’ai dû baiser, je vais en reconnaître quoi ? Vingt maximum. C’est normal. Une fois c’est bourré, une fois c’est dans le noir, une fois c’est entre deux portes. Tu peux pas te souvenir de toutes.
  Bruno : Oui, bien sûr. [Long silence pensif] Mais quand tu dis deux-trois cent, c’est une façon de parler, on est d’accord ?
  Frank : Mais non pas du tout. J’ai 45 ans, j’ai commencé à 15. Si tu comptes en moyenne huit à dix gonzesses dans l’année pendant trente ans, fais le calcul : 30 fois 10, 300. Voilà.
  Bruno : Moi, j’ai 40. Ça fait donc… admettons 25 ans. Multipliés par… 2 disons, ça fait 50. Ah oui, 50 quand même !
  Frank : Putain, tu réfléchis vachement avant de niquer, toi.

Identification avancée : Frank est un 8 à aile 9 de sous-type conservation ("Conservation").

Le Goût des autres: Bruno DeschampsBruno Deschamps (Alain Chabat) : 9

Gentil. C’est le mot qui résume le personnage de Bruno dont Moreno fait un bon portrait : "De toute façon, c’est un mec qui se méfie pas assez. Et pas seulement des femmes. En général. Il fait confiance à tout le monde. Il est trop gentil."

Quoi qu’il arrive, même quand Frank Moreno lui pique Manie, Bruno reste calme. Son souci principal est de ne pas blesser les gens. Par exemple, il s’en veut de n’avoir pas reconnu Manie : "J’ai couché avec cette gonzesse. Je m’en souvenais pas. J’étais gêné. Putain, j’étais mal à l’aise." La nuit qu’il passe avec elle, il éprouve le besoin de lui avouer qu’il a une fiancée, actuellement en voyage aux États-Unis. Alors qu’il n’y a de toute évidence rien entre eux, sauf une passade, il a peur de lui faire de la peine : "Il est mignon" en conclut Manie.

D’ailleurs, Bruno peut tout comprendre et tout accepter :

  Frank : [Parlant de Castella qui veut sortir en boîte] Fais chier. C’est tous les soirs maintenant.
  Bruno : Eh oui, mais il est pas bien.

Bruno veut considérer le monde comme bon, et n’accepte pas le cynisme désespéré de Frank :

  Frank : Tu te fais beaucoup d’illusions, je pense.
  Bruno : C’est toi qui vois le mal partout.
  Frank : Non, je regarde les choses en face. C’est tout.
  Bruno : Je dis pas que ça arrive pas. Ça doit arriver de temps en temps, évidemment.
  Frank : De temps en temps, tu rigoles.
  Bruno : Comme au bureau, ou en classe. C’est partout pareil. Sur dix mecs, tu trouveras toujours un gros con. Mais là, c’est pareil. Ils sont pas tous malhonnêtes, faut pas déconner.
    […]
  Bruno : Tu prends une douzaine d’huîtres, par exemple au restaurant. C’est pas parce que t’en trouves une qui est pourrie que tu vas balancer toutes les huîtres.
  Frank : [Furieux] J’ai compris. Tu vas me prendre quarante exemples, la classe, le bureau, les huîtres. Ça va, j’ai compris. De toute façon une huître, c’est pas un homme. Tu proposes dix sacs à une huître, qu’est-ce que tu veux qu’elle en foute ? Il est pas bon ton exemple, excuse-moi.
  Bruno : Oui bon, ben celui-là, il est pas bon. N’empêche que tu peux pas condamner tout le monde, parce qu’il y en a un qui se fait acheter.

Il ne peut donc pas imaginer que sa fiancée puisse le tromper : "Depuis trois semaines, pas de nouvelles. […] Bizarre. En même temps, je m’inquiète pas. J’ai confiance." Bien sûr quand il apprend que cela a eu lieu, il a un moment de désenchantement : "Et moi comme un gros naïf que je suis. […] Je suis un gros naïf. C’est Moreno qu’avait raison."

Mais cette amertume ne dure pas :

  Bruno : Mais non, il est pas moche le monde, Madame Castella. Il est comme il est. Il faut faire avec.
  Angélique : Non, moi j’ai pas envie de faire avec. C’est trop dégoûtant. C’est trop horrible. Ça m’intéresse pas.
  Bruno : [À voix très basse] Ben, faut vivre à Disneyland alors.

On notera l’agressivité latente de cette dernière réplique, typique aussi du type 9. Cette colère réprimée se manifeste aussi quand il annonce à Moreno que Sauvageon, l’homme politique qu’il avait traqué, est enfin tombé : "C’est Tortue, c’est ton pote qui l’a arrêté. C’est un mec bien finalement. Il a eu raison de pas démissionner." Il y a là comme un parfum de revanche.

Identification avancée : Bruno est un 9 de sous-type social ("Participation").

Le Goût des autres: Antoine BachlerAntoine Bachler (Wladimir Yordanoff) : 7

Antoine arbore en permanence un sourire ironique. Il plaisante avec cynisme quand Clara doit aller pointer au chômage : "J’adore ces ambiances d’ANPE. C’est convivial, c’est chaleureux, et puis c’est agréable d’être humilié de temps en temps."

Tout est occasion de rire, même ce qui ne le mérite vraiment pas. Agressé par le garde du corps de Castella, Antoine rit, puis déclare : "Un garde du corps, comme c’est marrant ! Et ça ne me dérange pas d’être touché par un beau garçon."

Il manifeste une agressivité verbale certaine, mais qui ne se concrétise et ne dure jamais. À Castella qui dit ne pas aimer le théâtre, il rétorque : "Fallait pas venir, hein." Lors du vernissage de l’exposition de Benoît, il a cet échange avec Castella :

  Antoine : Il boude parce qu’il y a des tas de journalistes qui devaient venir et qui ne sont pas venus.
  Castella : Ah bon ! Ils disent qu’ils viennent et puis ils viennent pas. C’est vraiment des gros pédés ! C’est incroyable !
  Antoine : Des gros pédés ? C’est-à-dire ?
  Castella : Ben euh… Des pédés, quoi. Des…
  Antoine : Vous voulez dire des gens qui s’enculent ? Comme mon ami et moi par exemple ?

Quand à la fin de la soirée, Castella lui exprime ses regrets, il veut visiblement dédramatiser l’affrontement et ne résiste pas à affirmer la nécessité d’utiliser le centre mental :

  Castella : Excusez-moi pour tout à l’heure. Je vous ai pas choqué ?
  Antoine : Mais non, ça n’a aucune importance.
  Castella : C’est… C’est une façon de parler. J’ai dit ça comme ça, sans y penser.
  Antoine : Eh oui, voilà. C’est ça le problème.

Lorsque Clara lui reproche d’abuser de Castella pour lui vendre les prestations artistiques de Benoît, il réagit immédiatement :

  Clara : C’est peut-être moi qui ai trop de scrupules ?
  Antoine : Tu veux dire que j’en ai pas assez ?

Mais là encore, il ne s’agit que d’une joute verbale qui restera sans suite.

Identification avancée : Antoine est un 7 à aile 8 de sous-type conservation ("Clan").

Autres

D’autres personnages peuvent être étudiés à l’aide de l’Ennéagramme :

Angélique Castella (jouée par Christiane Millet) est un 2 de sous-type conservation. Quand elle discute avec Castella de Weber et que ce dernier insiste sur le fait qu’il est normal qu’il fasse bien son boulot étant donné le salaire qu’il reçoit, elle rétorque : "Combien tu le payes, c’est pas ce qui m’intéresse. Je te parle de qualités humaines." Les gens bien sont "généreux", et les relations sont un sujet de préoccupation constant :

  Castella : Tu veux pas qu’on aille bouffer. On revient à la fin. On lui dit que c’est très bien.
  Angélique : Oh non, Jean-Jacques ! Vraiment, ça, c’est vraiment pas gentil.

Elle ne manque jamais une occasion de faire remarquer aux autres ce qu’elle fait pour eux. Elle mange du chocolat en essayant de se cacher de Castella qui n’a pas le droit aux sucreries : "Je fais ça pour toi je te signale." Il est "normal" que Castella aide sa sœur à payer son appartement, et Angélique se charge de la décoration : "Je fais tout ça pour t’aider. T’es bien placée pour savoir que c’est pas par intérêt."

Weber (joué par Xavier de Guillebon), le collaborateur de Castella à l’usine, est un 1 : c’est une "perle", il est "efficace et dévoué", il abuse des "il faut". Il y a "certains impératifs, des choses à faire, des choses à ne pas faire". Le rappeler est son "travail". Face à lui, Castella se sent jugé : "C’est jamais comme ça qu’il faut faire, c’est jamais comme ça qu’il faut dire. Vous me corrigez sans arrêt. J’ai toujours l’impression de passer un examen avec vous. C’est casse-couilles." Quant au sourire permanent de Weber, il sent son mécanisme de défense de formation réactionnelle.

Benoît (joué par Raphaël Defour), le peintre, est un 4.

Manie (jouée par Agnès Jaoui), la serveuse de bar, est probablement un 2. Cependant, elle est, comme tous les personnages du film, marquée par les ennéatypes des scénaristes… et elle y ajoute celui de son actrice. Cela fait un mélange assez difficile à définir.

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