Scroll To Top

Accords et désaccords
Analyse

Emmet Ray (Sean Penn) : 7

Dès le début du film, Woody Allen nous donne un coup de main pour identifier le type d’Emmet en le décrivant comme étant "marrant, pathétique, extravagant, grossier et répugnant". Emmet se charge immédiatement de confirmer. À l’heure où il devrait en train de monter sur la scène du cabaret pour jouer de la guitare, il est dans l’arrière-salle en train de boire, de jouer au billard, et de faire le point avec deux filles dont il est le mac, pardon le "manager", et pour lesquelles il "bricole de la gnôle". Le décor est planté : le plaisir vient avant le travail et les activités multiples sont excitantes.

Cette attitude est une habitude chez Emmet, même si, 7 et goût de la variété obligent, il varie les prétextes pour ne rien faire : "Tous les soirs, c’est autre chose. Il est en retard. Il se pointe pas. Il est tellement bituré qu’il tombe de l’estrade."

La musique est sa passion. Coquetterie de 7, Emmet insiste bien sur le fait que son talent n’est pas le résultat d’un travail : "J’ai été fabuleux dès que j’ai pris en main l’instrument. C’est comme en moi quelque part, comme un don de Dieu." Cependant, jouer pour gagner sa vie est d’une certaine manière un effort :

  Blanche : À quoi pensez-vous quand vous jouez ? Je veux dire, qu’est-ce qui vous passe par la tête ? Qu’est-ce que vous ressentez ?
  Emmet : Je sais pas. Que je suis mal payé. Je pense à ça parfois.

Et pour un 7, un effort, cela se protège : "On veut que je fasse un disque. Selon moi, je n’sais pas. Une fois qu’on fait un disque, n’importe qui peut imiter votre travail. On vole vos idées, alors pourquoi se donner le mal de faire du beau pour qu’une espèce de con le copie. Enfin, non."

Quand il fait quelque chose, Emmet veut paraître, plaire et séduire. Il est alors plein d’imagination, mais manque cruellement de réalisme :

  Emmet : [Le client d’une de ses protégées est mort d’une crise cardiaque en pleine action.] Et alors, on ne peut pas remonter jusqu’à moi !
  Fille 1 : Je crois qu’il avait une de tes cartes de visite.
  Fille 2 : Je t’avais dit que pour un mac une carte de visite, ça sert à rien. Il faut toujours que tu frimes.

On retrouve le même manque de réalisme dans la fabrication de la lune qui doit permettre son entrée triomphale en scène, mais qui est incompatible avec son état éthylique. On notera dans cet épisode qu’il suit sa propre idée et son propre plaisir ("Ça en jette, cette lune !", affirme-t-il en riant de joie.) sans tenir compte de l’avis des autres : "Je t’ai pas demandé ton avis, je t’explique juste ce que ça donnera.", jette-t-il à un collègue musicien qui lui dit que c’est une "idée idiote".

7 typique, Emmet ne pense pouvoir être heureux que s’il est libre, ce qui pour lui signifie libre de toute attache, notamment avec les femmes :

  Emmet : Je ne peux pas me ranger, Ann.
  Ann : On n’est pas obligés de se marier.
  Emmet : Je peux pas. J’ai besoin d’être libre. Je suis un artiste.
  Ann : Je croyais que tu m’aimais bien.
  Emmet : On s’amuse bien.

Et revoilà les automatismes du type qui amènent à confondre plaisirs et sentiments, sensations et émotions, s’amuser et s’aimer. Ann en est tristement consciente :

  Emmet : Tu vois. C’est bien ce que je veux dire. Ce que moi j’aime faire et ce que toi t’aimes faire, c’est pas pareil.
  Ann : Non, c’est pas ça Emmet. C’qu’y a, c’est que tu renfermes en toi tes sentiments et t’éprouves rien pour personne d’autre.
  Emmet : Et, à t’entendre, c’est mauvais ça. Il peut arriver des choses épouvantables aux amoureux. Tu sais. J’ai déjà vu ça. J’veux dire. J’apprécie la compagnie des femmes et je les aime, mais j’ai pas besoin d’elles. C’est toujours comme ça quand on est un vrai artiste. Mais enfin, ça empêche pas de rigoler un coup.
  Ann : Ben voyons tirer des rats ou regarder les trains. J’ai jamais vu personne qui renferme autant en lui ses sentiments.
  Emmet : Ben tu vois, j’exprime mes sentiments dans ma musique.
  Ann : Ouais, mais si t’exprimais un peu tes sentiments dans la vie, ça rendrait ta musique un peu meilleure peut-être.
  Emmet : Chut ! Ne parle plus ! [Il se jette sur elle et l’embrasse pour la faire taire.]

Plus tard, Blanche fera le même constat, quasiment dans les mêmes termes et pointe la compulsion du 7 d’éviter la souffrance :

  Blanche : T’est-il arrivé de pleurer sur la perte de quelqu’un ? Ta mère ? Ton père ?
  Emmet : C’est pas dans ma nature. On se laisse aller à ses émotions et…
  Blanche : Te rends-tu compte que si tu voulais laisser tes sentiments s’exprimer, ton jeu pourrait être bien meilleur, plus riche ?
  Emmet : Quelqu’un m’a déjà dit la même chose. Tout le monde sait toujours tout.
  Blanche : J’ai essayé d’analyser ce qui différencie ton jeu de celui de Django. Et je dis que ses sentiments à lui sont plus riches. Il n’a pas peur de souffrir devant qui que ce soit. Il ne contient pas ses émotions.

La souffrance des autres est aussi un spectacle qu’il ne supporte pas. Il y a une scène tragique où il annonce à Hattie qu’il va la laisser pour aller à Hollywood. Hattie pleure. Gêné, Emmet lui fait la vieille blague enfantine des onze doigts dans l’espoir de la faire sourire et de pouvoir ainsi partir sans culpabilité.

Avec Ann, Blanche et bien sûr Hattie, Emmet défend sa chère liberté par l’utilisation systématique du mécanisme de défense du 7, la rationalisation. La méthode, toujours la même, consiste à la lier à son statut d’artiste : "C’est pas mon genre de me marier. Je peux pas me ranger. Tous ces trucs-là, ça me laisse froid. […] Je peux pas encombrer ma vie. Je suis un artiste, un très grand artiste. J’ai besoin de ma liberté." Mais on peut l’appliquer à d’autres contextes, comme lorsqu’il laisse Hattie changer le pneu crevé de l’automobile pendant que, tranquillement assis dans l’herbe, il joue de la guitare : "Quoi encore ? Je t’ai pas dit que ce serait une partie de plaisir. Je peux pas risquer de m’abîmer les mains."

Emmet est démesurément satisfait de lui. Il est le "meilleur guitariste du monde", après Django Reinhardt certes, mais il précise : "Ned Rango m’a dit qu’on a des styles très différents, mais qu’il me préfère moi." À la fin de l’enregistrement du disque Une femme infidèle, il conclut : "Bravo tout le monde, surtout moi." Il est aussi "un des deux ou trois meilleurs joueurs de billard du pays" et "un des six meilleurs joueurs de poker du monde". Cerise sur le gâteau, il est un amoureux remarquable : "Tu as aimé ça. Je le savais. On dit que je suis un merveilleux amant. La première fois que j’ai baisé, j’avais 7 ans." Mis à part la musique, tout ceci est de l’ordre du fantasme, comme le souligne cruellement Blanche : "Emmet est un artiste et parce que c’est un artiste, il n’a besoin de personne. Même quand il fait l’amour, il a l’air d’exister dans un monde tout à lui."

La préférence pour le centre mental associée à son narcissisme fait qu’Emmet a tendance à juger les gens sur le critère de l’intelligence. Lui est "un mec bourré d’idées". Hattie est "bas de plafond" : "T’as appris à écrire ? T’es allée à l’école ? T’es une pauvre fille. […] Bravo, me voilà une muette orpheline et débile. J’ai touché le gros lot." Elle a "une tête de conne". Les musiciens qui pourraient écouter ses disques et copier sa musique sont des "cons". Quant aux paysans qu’il essaye d’arnaquer pour gagner 100 $ lors du concours d’amateurs, ce sont des "gogos" et "c’est bien fait pour eux, c’étaient des cons." Il n’y a qu’un moment où l’intelligence devient moins fondamentale, c’est quand il s’agit du plaisir : "La musique, c’est pour tout le monde, qu’on soit intelligent ou bête.", ou "C’était une soirée merveilleuse. J’ai pas besoin d’un génie pour m’amuser."

Le plaisir, c’est sa vie, même s’il a de drôles de façons de le prendre : "Si on allait à la décharge pour tirer des rats ! Je fais tout le temps ça, c’est marrant.", "On s’amuse bien. Je t’ai emmenée à la décharge tirer des rats.", "Ça vous dirait qu’on aille à la décharge tirer sur des rats. On se marrera bien." Et on n’empêche pas Emmet de s’amuser : "C’est ma bagnole et je dis qu’on va passer dix minutes à la décharge.", assène-t-il à ses passagers qui préféreraient une autre forme de distraction.

Emmet manifeste aussi en permanence la passion du 7, l’intempérance. Le sujet principal en est l’alcool, mais en fait toute source de plaisir doit être consommée immédiatement et en quantité : "Tu gaspilles ton fric. Tu le bois et c’est toujours toi qui payes la note. Tu le paumes au billard et t’arrêtes pas de faire des cadeaux à Hattie.", lui dit son agent qui veut le convaincre de tenir un budget. Emmet confirme, ravi : "J’ai brûlé 100 $ un jour. Un gars m’a défié, c’était un gros bluffeur. Il a brûlé 50 $, alors j’ai brûlé 100 $. Il a brûlé 20 $, j’ai brûlé encore 100 $. Je peux me priver de ça." On admirera l’ampleur du sacrifice !

Convaincu toutefois, Emmet rentre chez lui et met en place un plan d’économie qui a plus d’impact sur Hattie que sur lui : "Terminé. La fête est finie. Tu dépenses beaucoup trop. […] En dehors de la bouffe, c’est quoi tes frais ? Des notes de médecin ? T’as un médecin ? Je parie que je peux te trouver un vétérinaire pour beaucoup moins cher." Ces belles résolutions ne durent pas car Hattie lui offre un cadeau d’anniversaire et qu’Emmet est bon prince : "Je crois que je vais te faire une fleur. C’est mon anniversaire, alors je vais te laisser me les offrir." Peu de temps après, il découvre une superbe automobile de 4 000 $ qu’il veut posséder sur-le-champ : "Je veux cette bagnole. Hattie se privera de dessert. Si je veux cette voiture, je l’achète. Je suis le meilleur guitariste au monde."

Cette insatiabilité capricieuse a quelque chose d’enfantin, typique aussi du 7. On trouve plusieurs fois cette attitude chez Emmet, comme lorsqu’il détruit rageusement la lune ou qu’il joue à pile ou face, avec Bill Shields son batteur, les filles qu’ils vont draguer sur la promenade au bord de la plage. Elle apparaît aussi dans son vocabulaire : "Est-ce que vous allez cafter ?", demande-t-il à Blanche qui l’a surpris en train de dérober un bibelot dans une soirée où il est invité. Elle se montre enfin dans son irresponsabilité quand il achète la voiture avec des faux billets, qui lui servent aussi à faire la fête avec Hattie et ses amis.

Emmet est bien évidemment optimiste. Il ne veut pas croire que la lune puisse tomber ("Bien sûr que c’est stable. Pourquoi ça serait pas stable ?"), ni que Blanche puisse le tromper avec Al Torrio. Même quand il évoque les souffrances de son enfance (père agressif, mère folle — tiens, voilà la relation aux parents du 7), il enchaîne immédiatement sur un point positif : "Elle chantait magnifiquement."

Fixation du 7, Emmet est souvent dans la planification et le fantasme : "Je fais mon entrée sur une superbe lune, tu lèves les yeux et moi, je descends. […] J’assortirai ma veste à la lune.", "J’ai fait un rêve cette nuit. J’ai rêvé qu’on allait à Hollywood et qu’on faisait de moi une immense star. […] Dans mon rêve, je me voyais entouré de ravissantes actrices.", "L’année prochaine, je serai rempli de pognon !" Toutefois, le futur ne l’intéresse pas quand il est synonyme de soucis : "Relax ! Je suis avec toi pour l’instant", dit-il à Hattie qui fronce le sourcil à l’idée des tentations qui l’attendent à Hollywood.

Emmet manifeste la peur propre au centre mental, c’est-à-dire liée à la projection dans le futur, notamment quand on lui fait remarquer que la lune pourrait ne pas être stable ou quand il s’agit de rencontrer Django Reinhardt. Il est aussi manifestement effrayé quand Hattie, qu’il a réussi à faire monter dans sa chambre sous prétexte de lui jouer de la guitare, se déshabille spontanément : "Tu n’offres vraiment pas de résistance. […] J’attendais un peu plus de bagarre."

Mais ce dont il a le plus peur, c’est de l’amour qui pourrait le rendre prisonnier. Lors de son anniversaire, Hattie lui offre les gants en daim dont il rêvait ; l’émotion le submerge, et sa voix évoque des larmes contenues. Pire, Hattie lui a écrit une lettre. Il essaye de se protéger en ricanant sur son écriture en "pattes de poulet". Mais la lettre le ramène à la réalité : "Ça va faire bientôt un an que nous vivons tous les deux. Un an ? Ben, ça fait peur." Pire, elle est piégée : "C’est quoi ce mot ? Ici. Est-ce que c’est… Est-ce que c’est amour ? [Sa voix se met à trembler] Ah ! Non. Attends ! Non. Il faudrait pas que tu te fasses d’illusions. Ah ! Seigneur ! J’ai mangé quelque chose de mauvais. Je… Je sens que je vais être malade. [Il s’enfuit de la pièce.]" Quelque temps plus tard, il s’enfuit pour de bon, de nuit en laissant "500 $ près du pieu" pour Hattie : "J’ai fait ce qu’il fallait pour moi."

Il rencontre alors Blanche. Auprès d’elle, une nuit, il se réveille en criant le nom d’Hattie. Fuite encore, il propose immédiatement à Blanche de l’épouser, même si "la seule chose qu’ils ont en commun, [ce sont] les fringues. On aurait dit deux vrais paons ! Mais leur relation était vouée à l’échec dès le départ." Il lui faudra encore beaucoup de temps pour comprendre et quand il retourne chercher Hattie en prenant bien garde de se protéger ("Je te fais pas de promesses, mais je crois que ça pourrait t’amuser d’être un peu à New York avec un des deux meilleurs guitaristes du monde et avec un des six meilleurs joueurs de poker du monde."), il est trop tard.

Il ne lui reste qu’à sauver la face : "C’est mieux comme ça, j’suis pas du genre à m’impliquer ! […] On a rendez-vous avec des danseuses ce soir. Porte-toi bien !" Puis à prendre une nouvelle cuite, à briser sa guitare et à dresser le bilan de son désespoir : "Je me suis trompé ! Je me suis trompé !"

Identification avancée : Emmet est un 7 μ à aile 6 de sous-type conservation ("Clan").

Hattie (Samantha Morton) : 9

La première chose qui frappe à propos de Hattie, c’est son calme et son acceptation. Dès leur première rencontre lorsqu’il découvre qu’elle est muette, Emmet est très agressif avec elle : "Je te remercie de m’avoir filé Miss Bouche Fermée. Un mec comme moi, bourré d’idées ! […] T’as appris à écrire ? T’es allée à l’école ? T’es une pauvre fille. […] Bravo, me voilà une muette orpheline et débile. J’ai touché le gros lot.", "La musique, c’est pour tout le monde, qu’on soit intelligent ou bête.", "J’ai pas besoin d’un génie pour m’amuser." La seule réaction d’Hattie est un sourire permanent.

Pendant tout le film, Emmet n’arrête guère de la rembarrer ("Écoute, hein. J’suis un type libre. Je fais ce que je veux."), et elle lui oppose la même douceur. Emmet dit d’elle : "Elle a le cœur trop tendre. C’est vraiment une bonne personne et j’aime ça. Et je respecte ça, mais ça ne mène nulle part dans la vie."

Quand il décide de l’emmener à Hollywood et la prévient "Bon d’accord. Tu viens avec moi… mais tu bosses.", quand il la laisse changer la roue de la voiture alors qu’il joue de la guitare, quand il choisit ses vêtements et son maquillage, quand les seules économies du ménage sont celles de son travail de blanchisseuse, quand il la traite de "tête de conne", Hattie accepte sans se plaindre.

Quand lors du tournage du film, William Weston l’embrasse "bouche ouverte" pendant des dizaines de prises, Hattie accepte encore sans protester, même si cela déclenche en elle un "petit coma".

Il est vraiment difficile de faire mieux qu’elle en termes d’évitement des conflits. Tout juste se permet-elle une petite bouderie et de refuser l’argent que lui donne Emmet alors qu’il la laisse au cabaret pour partir avec une autre femme : "Va falloir que tu rentres à la maison seule. J’ai à faire."

Enfin, Hattie manifeste tout au long du film le mécanisme de défense du 9, la narcotisation, qu’elle exerce dans le domaine de la nourriture. Emmet affirme : "Quand elle mange, elle est heureuse !" Lorsqu’il a besoin d’argent, il y a une source d’économie toute trouvée : "Il me faut cette bagnole, Hattie se privera de dessert."

Identification avancée : Hattie est un 9 μ à aile 1 de sous-type conservation ("Appétit"), même si le sous-type sexuel ("Fusion") est lui aussi très visible.

Blanche (Uma Thurman) : 6

Blanche passe son temps à poser des questions en utilisant un vocabulaire appartenant principalement au centre mental : "Quelle excitation vous en tirez ?", "À quoi pensez-vous quand vous jouez ? Je veux dire qu’est-ce qui vous passe par la tête ? Qu’est-ce que vous ressentez ?", "Parlez-moi de la fille avec qui vous viviez ?", "Dites-moi, c’est quoi cette fascination pour les trains ?", "T’est-t-il arrivé de pleurer sur la perte de quelqu’un ? Ta mère ? Ton père ?", "À quoi est-ce que vous pensez quand vous effacez quelqu’un ?"

Si elle n’a pas la réponse, elle revient plus tard à la charge :

  Blanche : Quel effet ça fait quand t’es en train de tuer ? Qu’est-ce qui se passe dans ta tête quand tu tires sur la gâchette ?
  Al Torrio : Pourquoi toujours des questions ?
  Blanche : Parce que je veux savoir.

On voit là la recherche de sécurité du 6 par l’accumulation d’informations. Le prétexte à ces questions est l’écriture d’un livre, mais Blanche ne connaît pas les gens instinctivement ou émotionnellement. Pour bâtir ses personnages, elle a besoin de comprendre et donc d’interroger et "d’analyser".

Blanche est directe et agressive comme quand elle surprend Emmet en train de voler :

  Blanche : Qu’est-ce que vous faites ?
  Emmet : Moi ? Rien.
  Blanche : Vous avez volé cette boîte.
  Emmet : Moi, non. Non.
  Blanche : Oh si ! C’est vrai. Je vous ai vu. Pourquoi ?
  Emmet : Je ne sais pas. […] Est-ce que vous allez cafter ?
  Blanche : Cafter ? Cafter, moi ! Oh ! Non, quelle idée ! Non seulement, vous êtes vaniteux et égocentrique, mais vous avez une authentique grossièreté.
  Emmet : J’en veux même pas de ce machin.
  Blanche : Je vais pas cafter si vous m’emmenez faire un tour dans cette sublime automobile que vous avez.
  Emmet : Un tour ? Où ça ?
  Blanche : Au bout de la terre. Étonnez-moi.

À dominante contre-phobique, elle manifeste presque en permanence cette attitude provocatrice : "Vous étiez mac ? Vous étiez proxénète ? Attendez, je rêve. C’est trop parfait." La passion du type, la peur, ne s’exprime qu’une fois directement lorsqu’Al Torrio se fait un petit peu pressant :

  Blanche : Non.
  Al Torrio : Pourquoi ?
  Blanche : J’ai peur.
  Al Torrio : Parce que je tue des gens pour gagner ma vie ?
  Blanche : Non, j’ai peur parce que je vous trouve attirant.

La fixation se manifeste par le doute de l’amour d’Emmet : "Tu regrettes notre mariage ? Est-ce que tu m’aimes ?"

Identification avancée : Blanche est un 6 μ à aile 7 de sous-type sexuel ("Force-Beauté").

Autre

Un autre personnage peut être étudié à l’aide de l’Ennéagramme :

Al Torrio (joué par Anthony LaPaglia), le garde du corps de Joe Bedlo le patron de cabaret, est une caricature de 8 un peu macho.

  Blanche : À quoi est-ce que vous pensez quand vous effacez quelqu’un ?
  Al Torrio : Ça toujours été instinctif chez moi.
Retour à la
description du film